Maison & Travaux

les travaux d’accessibil­ité dans la copropriét­é

- Par Ganaëlle Soussens, avocate, experte en droit de l’immobilier, www.ganaelleso­ussensavoc­at.com

Trois logements sur dix se situent dans une copropriét­é, et près de dix millions de personnes sont, en France, en situation de handicap, soit un peu moins d’un Français sur sept. On peut donc imaginer que trois millions de personnes en situation de handicap vivent au sein d’une copropriét­é. Il était donc temps de faciliter la réalisatio­n des travaux d’accessibil­ité au sein des copropriét­és.

Il est recommandé au propriétai­re pétitionna­ire de fournir le plus d’informatio­ns possible aux autres copropriét­aires et, s’il en existe un, de se rapprocher de l’architecte de l’immeuble. Le copropriét­aire devra ensuite transmettr­e ce dossier au syndic, en lui demandant d’ajouter à l’ordre du jour de la prochaine assemblée un point d’informatio­n sur les travaux qu’il souhaite faire réaliser. Il faut donc se renseigner, auprès du syndic et/ou du conseil syndical pour savoir à quel moment la prochaine assemblée générale des copropriét­aires sera convoquée et envoyer le dossier au syndic au moins six semaines avant la date prévisible de l’assemblée générale.

L’autre option consiste à demander au syndic de convoquer une assemblée générale spéciale, uniquement consacrée à ce point d’informatio­n. Mais, dans ce cas, le copropriét­aire devra supporter le coût de cette assemblée générale : honoraires du syndic, location de la salle, affranchis­sements, etc. Le dossier de travaux sera annexé à la convocatio­n pour l’assemblée générale, au cours de laquelle le projet de travaux est évoqué. L’assemblée générale pourra être appelée à voter sur les travaux et, par conséquent, pourra s’opposer à leur réalisatio­n. Non seulement voter « contre » de tels travaux serait discourtoi­s à l’égard du copropriét­aire en situation de handicap ; mais, surtout, un vote défavorabl­e pourrait être contesté devant les tribunaux, sur le terrain de l’abus de majorité.

Attention, le délai pour saisir le tribunal est très court : deux mois à compter de la notificati­on du procès-verbal de l’assemblée générale. Dans l’hypothèse où la copropriét­é ne s’oppose pas à la réalisatio­n des travaux, ceux-ci doivent être réalisés sous la responsabi­lité du copropriét­aire qui en a pris l’initiative. Ce mécanisme est très inhabituel en copropriét­é, puisque c’est normalemen­t le syndic qui suit les travaux effectués dans les parties communes de l’immeuble. Une fois les travaux terminés, les aménagemen­ts seront juridiquem­ent incorporés aux parties communes de l’immeuble

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