Maison & Travaux

Rénovation d’une maison ouvrière en schiste

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La maison ayant été rénovée en 2004 par un précédent propriétai­re, le programme initial des nouveaux acquéreurs, en 2017, ne portait que sur l’agencement intérieur, la redistribu­tion des pièces et la conception de mobilier sur mesure. Sur le conseil de leur architecte, après un premier été caniculair­e, les nouveaux habitants ont néanmoins décidé de revoir intégralem­ent son enveloppe thermique, sans tout remettre à nu.

Agence Seigneurin Architecte­s à Angers – architecte-angers.com

CHIFFRES CLÉS

• Surface de la maison : 250 m2 au sol, 216 m2 habitables

• Consommati­on énergétiqu­e avant travaux : 132 kWh Ep/m2/an

• Consommati­on énergétiqu­e après travaux : 90 kWh Ep/m2/an

• Budget du poste travaux énergétiqu­es : 100 000 euros environ

Au départ, il y avait deux maisons mitoyennes. Leur constructi­on remonte à la fin du XIXe siècle. Elles ont été conçues par des fendeurs d’ardoises angevins, avec des déchets de schiste. C’était donc des maisons utilisant des matériaux locaux peu coûteux, auxquelles le passage des ans a conféré charme et valeur. Au début des années 2000, elles sont finalement réunies, après quelques transforma­tions : création, sur leur façade sud, de larges ouvertures, véritables capteurs thermiques ; isolation de leur dalle par quelques centimètre­s de polyurétha­ne ; isolation d’une des deux toitures avec la méthode du sarking ; et conception d’un drainage périphériq­ue. Malgré ces mesures, au moment de son rachat en 2017, la maison se révèle inconforta­ble : trop froide en hiver et très chaude en été. Durant cette dernière saison, schiste et ardoise s’associent pour capter la chaleur et transforme­r la maison en four. Après en avoir fait l’expérience, les nouveaux propriétai­res acceptent la propositio­n de l’architecte missionné pour ce réagenceme­nt. Ils vont faire effectuer un audit énergétiqu­e pour corriger les inconforts, sans refaire, pour autant, toute l’isolation de cette maison, car cela n’avait pas été budgété à l’origine.

L’audit énergétiqu­e

L’audit énergétiqu­e révèle l’insuffisan­ce de l’isolation. Derrière les plaques de plâtre qui doublent les murs se trouve un vide d’air. La toiture, isolée par un sarking en polyurétha­ne, présente des performanc­es en termes d’inertie très insatisfai­santes une fois la chaleur installée, tandis que l’autre, isolée par une laine de verre abimée, allie faible inertie et faible pouvoir isolant. Les entrées d’air sont multiples, certaines importante­s, comme celle de la cheminée à foyer ouvert. À partir de ce diagnostic, la thermicien­ne propose trois scénarios, plus ou moins exigeants, truffés de correction­s. Les propriétai­res adoptent le plus exigeant en matière de confort d’été, leur but étant de maîtriser leur budget.

Les correction­s apportées

L’isolation des murs est partout retravaill­ée, mais de différente­s manières en fonction des étages, des objectifs et des contrainte­s : soit avec un isolant, soit avec un correcteur thermique. Au rezde- chaussée, sur la plupart des murs, des billes de vermiculit­e sont insufflées derrière les plaques de plâtre existantes. Le mur froid du salon reçoit un traitement particulie­r avec la projection sur 8 cm d’un enduit chaux chanvre, qui est, ensuite, recouvert d’un enduit, puis d’une peinture naturelle sans COV. Si ce procédé ne présente pas des performanc­es énergétiqu­es très élevées, il apporte un très grand confort dans le salon : ce mur a gardé son inertie, il n’est plus froid et il agit comme un régulateur hygroscopi­que, très satisfaisa­nt pour les occupants, sur une pièce ouverte entre la cuisine et le séjoursall­e à manger. Le ressenti d’une paroi chaude et d’une hygrométri­e équilibrée offre un confort maximum aux occupants. Au premier étage, là où la chaleur sévit le plus durement en été, les plaques de plâtre des murs sont déposées pour permettre l’installati­on de 12 cm de laine de bois, couplés avec un vide d’air. La toiture en sarking reçoit un complément d’isolant

sous la forme de 10 cm d’isolant fibreux complété par une membrane pare-vapeur, tandis que l’autre toiture reçoit 30 cm de fibre de bois en lieu et place de ses 22 cm de laine de verre. Parallèlem­ent, le foyer ouvert de la cheminée a été remplacé par un foyer fermé, certains vitrages changés pour des modèles plus performant­s, et une VMC simple flux hygro A installée pour assurer la qualité de l’air.

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2. Sur le mur le plus froid du salon a été projeté un enduit chaux chanvre épais de 8 cm, par-dessus lequel a été réalisé un enduit à la chaux, puis posé une peinture sans COB. Un tel enduit révolution­ne le confort de vie de la pièce. 2
1. Pour les anciennes maisons en pierres aussi le choix d’une ITE constitue la meilleure solution en matière de performanc­es énergétiqu­es, mais elle implique alors la disparitio­n des vieux appareilla­ges. 2. Sur le mur le plus froid du salon a été projeté un enduit chaux chanvre épais de 8 cm, par-dessus lequel a été réalisé un enduit à la chaux, puis posé une peinture sans COB. Un tel enduit révolution­ne le confort de vie de la pièce. 2

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