Rénovation d’un pavillon
La rénovation énergétique d’un pavillon Retour sur 10 ans de confort thermique
C’est la première réhabilitation française labellisée Passivhaus. Elle fête cette année ses dix ans. L’occasion de revenir sur cette expérience et sur les évolutions dans le domaine de la rénovation énergétique.
Chiffres clés
• Surface de la maison : 153 m2 habitables, 179 m2 en tout
• Consommation énergétique avant travaux : 545 kWh ep/m2/an
• Consommation énergétique après travaux : 97 kWh ep/m2/an, dont 30 KW ep/m2/an pour le poste de chauffage
• Budget de la rénovation : 250 000 € environ
Àl’origine, le propriétaire souhaitait faire construire une maison passive neuve, mais ne trouvant pas de terrain disponible dans le périmètre qui l’intéressait, il s’est rabattu sur un pavillon existant et l’a doté des standards du passif. Une gageure quand on sait qu’à l’époque, de telles tentatives avaient déjà été menées et n’avait pas été couronnées de succès. Guidé par des impératifs géographiques, le propriétaire choisit un pavillon construit en 1989 en bloc béton creux de 20 cm, isolé à l’intérieur par 8 cm d’isolant polystyrène (PSE) et chauffé électriquement. Sa forme compacte et cohérente la prédispose à une telle transformation, même si sa construction sur un sous-sol semi-enterré la complique un peu. L’architecte Milena Karanesheva de l’agence Karawitz l’a accompagnée dans cette
transformation, avec le soutien du bureau d’études Solares Bauen pour l’étude thermique.
Une enveloppe étanche et isolée
Parce qu’elle permet de supprimer la plupart des ponts thermiques et de mettre en place une bonne étanchéité à l’air, l’isolation par l’extérieur constitue la plus performante des solutions pour une rénovation thermique. C’est donc celle qui a été retenue pour ce projet. Pour bien envelopper la maison dans ce nouveau manteau, constitué de 30 cm de PSE graphité, avec une finition enduit gris clair, tout ce qui dépassait (balcon, terrasse…) a été détruit. L’épaisseur des murs se trouve ainsi portée à 60 cm. Dans le même temps, les menuiseries sont toutes remplacées par des modèles triple vitrage bois-alu. Intégralement refaite, la toiture est isolée par 36 cm de ouate de cellulose, complétés par 6 cm de fibre de bois, avec, en finition, une couverture en zinc prépatiné. Côté Sud, deux fenêtres de toit ont été remplacées par une lucarne en bande, équipée de brise-soleil orientables ; elle favorise d’importants apports solaires pour la maison. Enfin, accessible uniquement par l’extérieur, le sous-sol a été isolé à l’intérieur par projection de mousse de polyuréthane.
De très faibles besoins énergétiques
La maison passive a de très faibles besoins énergétiques. En rejetant de la chaleur, ses habitants contribuent à la chauffer. Quelques apports solaires en prime et la température y est agréable. En été, il faut cependant veiller à ne pas laisser entrer le soleil. Du fait de sa très bonne étanchéité, cette maison a été équipée d’une VMC double flux performante (VMC Paul Novus 300) qui garantit la qualité de l’air et participe au système de chauffage. L’eau chaude sanitaire est produite par des panneaux solaires thermiques ( Vitosol 200-T) raccordés à un ballon d’eau chaude ( Vitocell 10-V CVS), installés sur la couverture du toit. En 2014, deux panneaux photovoltaïques de 250 W ont été ajoutés pour produire une partie de l’énergie dont la maison a besoin pour son fonctionnement. Ils produisent environ 500 kWh/an, pour une consommation totale de 6 000 kWh/an. Près de six fois moins que sa consommation d’origine.
Une esthétique au diapason
Dans son nouveau manteau gris clair, la maison a gagné en sobriété. Un porche d’entrée flambant neuf agrémenté d’une structure en acier et polycarbonate translucide protège l’escalier et le palier. Cette structure n’est pas en contact avec la façade pour éviter les ponts thermiques. Tout comme la terrasse sur la façade arrière, fabriquée en bois.