À Paris, habillage chaleureux pour plateau nu
Né de la restructuration d’un ancien hôpital parisien en logements, cet appartement de 90 m2 a été vendu sous la forme d’un plateau nu. Les nouveaux propriétaires ont confié l’aménagement à l’architecte Christelle Serres-Chabrier. Sa mission : métamorphoser les lieux en une habitation familiale pour quatre personnes. Un défi quand on sait que la lumière naturelle provient d’une seule façade…
Avant de transformer ce plateau nu en appartement familial, il a fallu métamorphoser un ancien hôpital en immeuble d’habitation. Cette première étape a été menée par l’agence d’architecture XTU. Elle a consisté essentiellement en une opération de gros oeuvre, pour assurer un découpage en lots et l’aménagement de parties communes. À ce moment-là ont été définies, pour tous les appartements à venir, la nature des menuiseries de fenêtre (aluminium noir) et les solutions de chauffage (individuel et électrique). Pour le reste, ces appartements ont été livrés sous forme de plateaux nus aux matériaux bruts, avec des cheminements de réseaux d’électricité et de plomberie à définir librement.
Cahier des charges
Parmi tous ces lots, le plateau confié à Christelle Serres-Chabrier couvre 90 m2 ouverts sur une façade vitrée large de 6 m, qui constitue son unique source de lumière naturelle. Une contrainte supplémentaire : les poteaux, poutres et descentes d’eau pluviale non suppressibles présents un peu partout. L’appartement familial doit néanmoins abriter deux chambres pour les deux enfants, deux
salles de bains et un grand séjour au sein duquel un espace délimité et réservé aux parents servira de chambre à coucher dès la nuit tombée. Christelle Serres- Chabrier a intégré toutes ces exigences et a entamé sa réflexion avec enthousiasme, cherchant à mettre à profit ces obligations.
Depuis l’entrée…
Désaxée dans un angle, dotée de généreuses dimensions, l’entrée a fait l’objet d’un agencement particulièrement soigné.
Véritable sas hygiénique à l’asiatique entre l’extérieur et l’intérieur de l’appartement, l’entrée comporte un dressing et de nombreux rangements pour permettre à chacun de se changer et de se déchausser. Le plafond volontairement bas, la mise en couleur dans des teintes sombres et la structure en tasseaux qui la délimite en dessinant un portique la distinguent visuellement et structurellement en accentuant son côté sas. L’entrée permet, en outre, de renforcer par contraste l’aspect lumineux du reste de l’appartement.
… jusqu’à la façade vitrée
Le portique de délimitation franchi, l’entrée ouvre sur un couloir qui ramène les flux de circulation au centre de l’appartement. Véritable colonne vertébrale, ce couloir dessert tous les espaces : chambres et salles de bains. Il débouche dans le séjour qu’il traverse, entre cuisine et espace parental, respectivement délimités par un îlot central et un meuble bas type commode, avant d’arriver face à la grande façade vitrée. Cette circulation se fait entre des cloisons courbes et
des parois droites orthogonales qui accentuent le sentiment de fluidité et d’aspiration vers la façade vitrée.
Ouverture unique et second jour
Positionnées en retrait du séjour, les chambres et les salles de bains sont les seules pièces cloisonnées de l’appartement. Pour qu’elles bénéficient elles aussi de la lumière naturelle, Christelle Serres-Chabrier a dû travailler les seconds jours avec l’introduction de nombreuses fenêtres intérieures dans leurs cloisons, sous forme d’impostes hautes pour une chambre, de grandes failles verticales pour une autre, et le recours à des portes en verre translucide. À l’exception de la porte d’entrée et de celle des w.-c., les portes de l’appartement sont toutes à galandages, dans un souci de gain de place, mais également d’effacement facilitant la circulation de la lumière