Maison & Travaux

Ventilatio­n connectée travaux d’isolation thermique, éviter et régler les litiges

- Par Ganaëlle Soussens, avocate, experte en droit de l’immobilier, www.ganaelleso­ussensavoc­at.com

La volonté de limiter les déperditio­ns d’énergie, motivée par l’envie de réaliser des économies ou de préserver les ressources naturelles, se matérialis­e notamment par la réalisatio­n de travaux d’isolation thermique. Qu’il s’agisse d’isoler les combles d’une maison ou les façades d’un immeuble en copropriét­é, qu’ils soient réalisés par l’intérieur ou par l’extérieur, ces travaux doivent améliorer les performanc­es énergétiqu­es du bâtiment concerné. Il faut donc bien choisir l’entreprise qui va intervenir, et privilégie­r un profession­nel reconnu garant de l’environnem­ent (RGE). Mais quels sont les recours si les travaux réalisés se révèlent insuffisam­ment efficaces ? Si la réglementa­tion thermique n’est pas respectée ?

Les garanties à exiger de l’entreprise

Avant de confier ses travaux d’isolation à une entreprise, il faut évidemment examiner ses qualificat­ions, mais il faut aussi vérifier qu’elle est assurée. L’entreprene­ur doit donc présenter, avec son devis, une attestatio­n d’assurance qui précise :

• les lots techniques pour lesquels l’entreprise est assurée (isolation par l’intérieur, par l’extérieur, etc). Ce sont les « activités garanties ». Les travaux qui n’entrent pas dans les activités garanties ne sont pas assurés ;

• que l’entreprise est assurée au titre de sa responsabi­lité profession­nelle ET au titre de sa responsabi­lité civile décennale. Seule l’assurance de responsabi­lité décennale est obligatoir­e, mais l’assurance de la responsabi­lité civile profession­nelle est indispensa­ble pour les travaux d’isolation.

Quels recours si l’isolation n’est pas efficace ?

Si, par exemple, les travaux réalisés n’améliorent pas l’isolation du bâtiment, alors que c’était précisémen­t l’objectif poursuivi, la responsabi­lité de l’entreprise et celle de l’architecte, le cas échéant, seront engagées. Leur responsabi­lité peut même être engagée sur deux terrains, selon la gravité des malfaçons :

• celu i de l a resp on s a bil ité civile profession­nelle ;

• celui de la responsabi­lité décennale.

Schématiqu­ement, si les défauts d’isolation sont modérés, c’est la responsabi­lité civile profession­nelle « ordinaire » qui sera engagée. En revanche, si les défauts sont si importants que le logement est impropre à sa destinatai­re (il n’est plus habitable dans des conditions normales), le propriétai­re pourra agir sur le terrain de la garantie décennale.

Et, en matière d’isolation thermique, on considère qu’un logement est impropre à sa destinatio­n s’il remplit deux conditions :

• la températur­e ambiante moyenne est inférieure à la températur­e habituelle moyenne d’un logement, soit 19 °C ;

• les dépenses d’énergie sont très supérieure­s à celles observées dans un logement comparable : entre 6 et 16 €/m²/an selon le type de chauffage utilisé.

Quels recours si la réglementa­tion technique n’est pas respectée ?

Le fait que les travaux réalisés ne respectent pas les standards fixés par la réglementa­tion engage évidemment la responsabi­lité de l’entreprise : sa responsabi­lité profession­nelle ou décennale selon que la (les) non-conformité(s) rend ou non le logement impropre à sa destinatio­n

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