redonner vie à une façade avec un badigeon chaux
Traditionnel, lumineux, naturel, le badigeon à la chaux aérienne colle à toutes les tendances. Ce parement se prête aussi bien aux façades des maisons anciennes que contemporaines. Et tutoie les codes patrimoniaux de nos régions.
Les laines de bois, de chanvre, de lin, de mouton partent à l’assaut de l’isolation des murs de la maison. Dedans, le biosourcé et le naturel ont la cote. Dehors aussi, à l’image des produits à base de chaux aérienne pour rénover les façades, et pas uniquement anciennes. Cette solution mince est un parement minéral utilisé depuis des millénaires. Réputé non toxique, se nettoyant à l’eau, il présente l’avantage de ne pas dégrader le jardin par le déversement de produits chimiques. Son autre atout : il laisse respirer le support sur lequel il est appliqué. Côté esthétique, le badigeon à la chaux aérienne apporte un rendu exclusif aux façades ainsi rénovées. La trace laissée par chaque coup de brosse nécessaire à sa mise en oeuvre signe une application manuelle, artisanale, unique. L’engouement est tel pour le badigeon de chaux aérienne que de nombreuses solutions industrielles existent, offrant un large spectre de couleurs qu’il faudra aussi choisir après demande d’autorisation à la mairie. À condition de s’armer des bons outils, de patience, et de respecter les règles de l’art, donner un renouveau à sa façade avec ce beau parement à l’épreuve du temps n’est pas si compliqué.
Avant de démarrer les travaux
De nombreux murs de façade anciens peuvent être recouverts d’un badigeon à la chaux : moellons, briques, pierres, ancien enduit… Pour exécuter ce type d’ouvrage, les professionnels se réfèrent à un document : le NF DTU 26.1 Travaux d’enduits de mortiers. Il définit, notamment, les conditions de mise en oeuvre des chaux aériennes. Ce document technique unifié (DTU) souligne l’importance d’avoir un support de bonne qualité avant de démarrer tous travaux. Il doit être plan, sain, propre, cohésif, dépoussiéré et absorbant. C’est une condition essentielle à un joli rendu final, à la pérennité du badigeon. En outre, la chaux étant un produit naturel qui contient de l’eau, il faut éviter de l’appliquer quand il fait trop froid ou trop chaud. La recommandation est de réaliser un badigeon à des températures extérieures entre 8 °C et 30 °C. Et, surtout, ni en plein soleil ni sous une pluie battante, et encore moins quand il gèle.
Garantir la bonne tenue d’un badigeon
Pour réaliser un badigeon dans les règles de l’art, d’autres étapes préparatoires sont à respecter. Il faut d’abord recouvrir le support d’un corps d’enduit ou d’un enduit de redressement mince à la chaux aérienne. Cette première application, aussi appelée gobetis, a pour fonction de créer une première couche d’accrochage. Pour s’assurer de la bonne tenue dans le temps de la rénovation réalisée à la chaux aérienne, on applique un régulateur de porosité. Pour le préparer, on verse le produit dans l’eau, on le malaxe, on laisse reposer le produit vingt minutes, puis on ajoute de l’eau avant de le mélanger à nouveau. Le régulateur s’applique à la brosse ou au rouleau, en couches croisées. Il faut le laisser sécher durant 24 heures.
Comme du beurre manié
Ensuite, la préparation du badigeon s’effectue en mélangeant à sec la poudre pendant une à deux minutes avec le malaxeur réglé à vitesse lente. On ajoute ensuite l’eau, puis on mélange de nouveau pour obtenir une pâte de consistance crémeuse, de type beurre manié. À laisser reposer ensuite dix à quinze minutes. La première couche de pâte s’applique en déposant le produit sur le mur à l’aide de la brosse de soie, sachant que pour chaque couche, l’épaisseur moyenne constante doit être de 1 à 2 mm. Une à quatre heures après l’application de la première couche, le mélange est à nouveau malaxé en ajoutant la quantité d’eau pour obtenir la dilution souhaitée en fonction de l’esthétique attendue : une consistance crémeuse pour une finition lissée, et une consistance fluide pour une finition brossée ou épongée.
À chaque finition, son type d’application
Pour obtenir une finition lissée, la première couche de pâte à consistance crémeuse est apposée au moyen de la lisseuse en Inox, et l’épaisseur égalisée. Dès qu’elle est sèche au toucher, on applique la couche de finition. Elle sera légèrement plus fluide afin d’éviter les reprises. S’il s’agit de traiter des grandes surfaces, il vaut mieux procéder par couches successives. Pour créer une finition brossée, la couche, cette fois, est de consistance fluide, appliquée par mouvements croisés, en quart de cercle ou un autre mouvement selon le motif recherché. Également en consistance fluide, la finition épongée se constitue avec une première couche horizontale, puis une couche finition verticale avec passage à l’éponge humide dès la prise. Et comme pour la finition lissée, les grandes surfaces se réalisent par surfaces successives
Remerciements à la société Weber SaintGobain pour les informations transmises.