Stéphane Thebaut, animateur de « M comme maison »
Après avoir présenté pendant dix-sept ans « La maison France 5 », Stéphane Thebaut revient avec « M comme maison », chaque vendredi soir sur C8. Le concept ? Sensiblement le même : aménagements astucieux, maisons et appartements remarquables, artisans passionnés et architectes inventifs… On ne change pas un concept qui plaît ! En quoi l’émission « M comme maison » se différencie-t-elle de « La maison France 5 » ?
Les téléspectateurs ne devraient pas être déroutés. L’ADN de l’émission est resté le même, avec toujours des visites, des rencontres avec des artisans et des savoir-faire, des sources d’inspiration…
On découvre un nouveau visage…
Oui, celui de Tania Bruna-Rosso, qui nous vient du « Grand Journal », une femme pétillante, passionnée de décoration, de design et plus particulièrement d’objets des années 1960 à 1980. J’aime beaucoup sa curiosité. Les gens qui ont plein de passions m’emmènent dans leur univers.
Comment est née « La maison France 5 » ?
L’émission a démarré avec « Questions maison », un programme court diffusé dans « Du côté de chez vous », de Leroy Merlin. Nous sommes passés de quarante-cinq secondes à quarantecinq minutes pour proposer un magazine qui réponde aux besoins des consommateurs. Au fil des ans, nous avons apporté des modifications à dose homéopathique, pour ne pas déboussoler les téléspectateurs.
Pourquoi, dans votre émission, avoir choisi de donner la parole aux artisans ?
Au collège et au lycée, on ne parle pas des métiers exceptionnels que sont ceux de souffleur de verre, de potier, de vannier ou d’ébéniste. L’idée, c’était de faire découvrir ces métiers aux jeunes. Depuis, on rencontre beaucoup de gens qui ont entamé une reconversion professionnelle après avoir découvert ces métiers avec l’émission !
Certains regrettent que vous ne montriez que des maisons qui ont l’air hors de prix…
L’objectif, c’est de montrer des maisons qui sortent
« L’objectif, c’est de montrer des maisons qui sortent de l’ordinaire, avec des propriétaires qui se sont investis dans leur restauration »
de l’ordinaire, avec des propriétaires qui se sont investis dans leur restauration. Et pour pouvoir filmer, il faut qu’elles soient assez grandes pour que l’on puisse circuler à l’intérieur. J’ai visité quelque 1 500 maisons en vingt ans, ce que je recherche, ce ne sont pas tant des maisons chères que des histoires, de l’humain, pour que les téléspectateurs puissent s’identifier à ces parcours de vie. Et puis, on ne condamne pas les gens qui ont une belle baraque ! Pour un 50 m2 à Paris, on peut s’offrir un 250 m2 en Ardèche ou dans la Creuse. C’est un choix de vie.
Vous, vous avez choisi de vivre à Annecy…
Je suis originaire de Bretagne et j’ai vécu trente ans à Paris. Aujourd’hui, j’ai la chance de vivre sur les bords du lac d’Annecy, une ville que j’ai découverte en 1982, pendant mon service militaire. Je ne suis pas un urbain, j’ai besoin d’un terrain de jeu et d’une ligne d’horizon. Si je vivais seul, je vivrais dans un coin encore plus retiré !
Qui paie les travaux de rénovation entrepris pour l’émission ?
Chaque fois, nous entreprenons la rénovation d’une pièce de la maison. Nous payons les architectes et nous participons aux frais de rénovation, nous ne finançons pas l’intégralité des travaux. Mais ce ne sont pas des budgets faramineux ! L’idée, c’est d’éveiller le bon sens chez le consommateur et de l’inciter à faire appel à un professionnel, qui optimise le moindre centimètre carré d’un lieu. C’est souvent plus économique – seulement 10 % de la facture – et moins chronophage.
Comment avez-vous choisi les architectes qui interviennent dans l’émission ?
J’ai rencontré Karine Martin et Gaëlle Cuisy alors qu’elles sortaient de l’école d’architecture. J’ai bien aimé leur look, leur énergie… Et puis, elles défendent chaque fois un point de vue très différent. J’ai fait la connaissance de Stéphane Millet, à Lyon, lors d’une émission pendant laquelle j’ai découvert deux lieux qu’il avait complètement restaurés. J’ai bien aimé les agencements qu’il proposait. Quant à Cécile Siméone, je la connaissais déjà à l’époque où elle était « Miss Météo » sur Canal+. Quand elle s’est reconvertie dans la décoration d’intérieur, j’ai visité sa maison près de Lyon, un lieu sublime, entre maison canadienne et cap-ferretienne. Un architecte, il faut voir ses réalisations, aller le rencontrer pour choisir celui qui entrera le plus facilement dans votre tête et arrivera à concrétiser vos projets.
Comment expliquez-vous la longévité de « La maison France 5 » ?
C’est l’émission la plus généraliste en matière d’habitat. Et on s’intéresse au parcours des gens. Moi, je ne suis ni décorateur ni architecte, je suis un passeur d’histoires.
Quelle est la propriété qui vous a le plus marqué ?
C’est difficile, j’en ai vu énormément… Chaque semaine, je découvre des choses très bien réussies, dans des univers qui ne me ressemblent pas forcément.