Aménagement

Avec sa zone de lagunage où s’épanouissent des plantes aquatiques, la piscine naturelle conjugue filtration écologique et aménagement paysager. Pour une baignade en eau pure.

Créer une baignade naturelle

Envie de piquer une tête dans une eau pure ? La piscine naturelle est pour vous ! Ce concept de baignade, relativement confidentiel en France, offre une alternative écologique aux bassins traditionnels. La différence tient au traitement de l’eau, sans produit chimique ni lumière UV. Peu d’entreprises sont présentes sur ce secteur. Parmi celles-ci, l’Allemande BioNova, qui existe depuis trente ans et dont la technologie est brevetée, revendique plusieurs milliers de réalisations à son actif. En France, où la société est représentée par une filiale en Isère, les piscines naturelles sont mises en oeuvre par un réseau de paysagistes partenaires (12 à ce jour). Le budget pour la création d’un tel bassin commence à partir de 60 000 € TTC.

Bassin de régénération

Au coeur de ce concept de piscine biologique, le système de filtration BioNova exploite la capacité naturelle de la roche et des plantes à fournir une eau claire et limpide. Ainsi, une piscine naturelle associe deux bassins : l’un de baignade, comparable à une piscine classique ; l’autre de régénération, qui accueille le système naturel d’épuration. Le bassin de régénération peut être séparé ou intégré dans la zone de baignade. Il est composé d’un lit de fragments de roche, dont la couche supérieure est agrémentée de plantes aquatiques adaptées à l’épuration de l’eau.

Filtres fin et biologique

Les premières étapes de filtration sont comparables à celles d’une piscine traditionnelle. L’eau de baignade est d’abord recueillie par des rigoles de débordement périphériques ou des skimmers flottants. Cette première filtration grossière débarrasse l’eau des résidus de surface, comme les feuilles mortes et les pollens. L’eau

chemine ensuite vers une seconde filtration, plus performante. Ce filtre fin (aussi appelé « chaussette ») élimine les particules plus petites, les cheveux… Il évite ainsi que le substrat du bassin de régénération s’encrasse trop rapidement. La particularité des piscines naturelles tient au traitement d’eau qui suit. Pas de traitement chimique ou UV, mais un bassin de régénération qui fait office de filtration biologique et de troisième niveau de filtration. L’eau est amenée sous cette zone de régénération et purifiée par la double action de la roche et des plantes. L’eau remonte par capillarité à travers les granulats et le système racinaire des plantes. Les micro-organismes situés à la surface de la roche éliminent les germes potentiellement dangereux, tandis que les plantes absorbent les substances nutritives pour leur propre croissance. Les végétaux contribuent aussi à oxygéner l’eau. Celle-ci, ainsi purifiée, est ensuite pompée pour être renvoyée vers le bassin de baignade.

Entretien réduit

Deux pompes sont généralement mises en place pour la circulation de l’eau. Leur consommation électrique représente un coût annuel d’environ 80 €. Un système de chauffage peut être mis en place si nécessaire. L’entretien de la piscine est simple à réaliser par le particulier. Le filtre fin doit être nettoyé tous les mois. C’est facile, il suffit de vider et de rincer la « chaussette ». Le bassin de régénération doit ensuite être entretenu deux fois par an. À l’automne, les plantes doivent être coupées au ras de l’eau et les pompes mises à l’arrêt. La piscine est alors prête pour l’hivernage. Au printemps, il faut juste évacuer les matières organiques qui auraient pu se déposer pendant l’hiver et remettre les pompes en marche. À l’entretien du système de filtration s’ajoute, bien sûr, celui du bassin de baignade, comme pour les piscines traditionnelles. Tout dépend du type de construction et de forme : robot pour les bassins maçonnés et rectilignes, balai-aspirateur pour les formes plus biscornues

La purification de l’eau de baignade est assurée par le bassin de régénération, composée de plantes aquatiques qui filtrent l’eau.

1 1. Première étape des travaux, commun à toute création de piscine : le terrassement définit la forme du bassin. Son prix, renchéri par l’utilisation d’un brise-roche, dépend de la nature du sol. 2. et 3. Une dalle en béton stabilise le fond de la piscine. Les murs sont généralement maçonnés pour donner la forme de la baignade. Toutes les techniques sont possibles : parpaing, coffrage, béton projeté. Un mur en pierre peut aussi être bâti. Tout dépend de la forme souhaitée : régulière et facile à nettoyer avec un robot ; plus libre avec des angles doux pour accentuer le côté nature. 2 3

L’installation est divisée en deux parties : la zone de baignade proprement dite et le bassin de régénération. L’eau de baignade recueillie par les rigoles de débordement est amenée dans un premier filtre (filtre fin). Elle est ensuite acheminée par gravité vers le bassin de régénération (filtre biologique). Après le passage dans le filtre biologique du bas vers le haut, l’eau est refoulée par la pompe au fond du bassin de baignade.

4. La hauteur de granulats s’élève généralement de 90 à 120 cm. Ces fragments sont à base de roche calcaire, durable dans le temps. Le puits d’aspiration qui dépasse permet de pomper et de renvoyer l’eau purifiée vers le bassin de baignade. 4

3. Des puits de distribution et d’aspiration sont placés dans la zone de régénération. Les tuyaux jaunes qui serpentent au sol serviront à diffuser l’eau par capillarité à travers les granulats. Tous ces éléments sont fabriqués par BioNova. 3

6. Tous types d’accessoires peuvent agrémenter le bassin : du ponton à l’escalier en passant par la fontaine. 6

5. Les deux puits de distribution et d’aspiration sont dissimulés sous les deux grosses pierres. Également visibles, deux skimmers flottants au premier plan. La piscine a tout juste été mise en eau. Les plantes doivent encore se développer, mais il est déjà possible de se baigner. 5

2 2. La filtration biologique demande un volume important de granulats. Pour une baignade de 40 m2, celui-ci peut atteindre 20 à 30 tonnes qu’il faut pouvoir acheminer par camion jusqu’à la zone de régénération.