Maison & Travaux

Rachel Coppens, styliste photo et influenceu­se travaux et déco

- Propos recueillis par Malika Souyah. Photos Émilien

Depuis deux ans, avec son compagnon Émilien, l’instagrame­use Rachel Coppens fait suivre à ses plus de 200 000 followers sur Instagram et YouTube l’avancement du chantier de transforma­tion d’une usine de 390 m2 en habitation. L’occasion, pour la fan de déco, de sortir de sa zone de confort et de se confronter à l’isolation et au placage, notamment… Quel est votre parcours ?

J’ai toujours eu envie de créer et de faire des choses de mes mains… Je suis vite passée d’une école générale à un établissem­ent technologi­que. J’ai obtenu un BEP métiers de la mode au lycée Maria-Goretti, à Lambersart. Je suis une grande passionnée de mode et pouvoir créer ses patrons, choisir son tissu et concevoir un vêtement de toutes pièces a été un pur bonheur. À la fin de ce BEP, mon rêve était d’entrer à Esmode, mais, faute de moyens, j’ai décidé de faire un bac pro commerce. Ensuite, j’ai suivi une formation de visuel merchandis­ing à l’école Cepreco, à Roubaix. Après cette formation, je suis devenue styliste photo. Métier que j’exerce encore pour des marques de prêt-à-porter !

« Il faut compter entre 500 et 1 000 € du mètre carré pour ce genre de rénovation »

Comment avez-vous découvert la déco ?

Enfant, j’aimais décorer ma chambre, en modifier l’agencement et la décoration… J’ai toujours lu des magazines de déco. Aujourd’hui, j’utilise beaucoup Pinterest pour m’inspirer au quotidien.

Qui vous a initié au bricolage ?

Dans ma formation de visuel merchandis­er, je devais réaliser chaque mois des vitrines pour lesquelles j’étais amenée à fabriquer mes propres meubles. J’avais à dispositio­n un atelier de menuiserie, j’y ai passé beaucoup de temps. C’est comme cela que j’ai, petit à petit, appris à utiliser tous les outils de bases du bricolage.

Quel a été votre premier chantier ?

À 21 ans, j’ai acheté mon premier loft, un espace brut de 130 m2, dans une ancienne filature. C’était un vrai challenge, mais surtout un plaisir pour moi de concevoir tout l’agencement et la décoration.

Comment est né votre projet de rénover une usine désaffecté­e ?

À la suite de la vente de mon dernier projet – une grange que j’ai entièremen­t rénovée –, je me suis retrouvée en location dans un appartemen­t. Ça a été un passage compliqué et il m’a

fallu rapidement trouver un chantier encore plus dingue que les précédents ! J’ai rapidement eu un coup de coeur pour cette usine désaffecté­e, et quelques mois après, le projet était lancé.

Pourquoi avez-vous décidé de partager cette expérience sur les réseaux sociaux ?

Je n’avais jamais filmé mes projets auparavant, et j’éprouvais des regrets de ne pas avoir de souvenirs. Émilien, ayant des connaissan­ces en vidéo et montage, m’a rapidement proposé de filmer l’intégralit­é du chantier et de partager cette aventure sur YouTube. Nous adorons suivre des aventures de rénovation sur Netflix ou YouTube, c’était donc naturel pour nous de tenter de réaliser notre propre série. On sait que beaucoup de gens ont peur de se lancer dans de tels projets, notre but est de démystifie­r l’univers de la rénovation et du bâtiment pour rendre cela accessible au plus grand nombre. Chaque jour, on reçoit des messages de personnes qui ont franchi le cap grâce à nous, et cela nous motive pour continuer.

Où en est le projet ?

Je crois que le plus dur est derrière nous : le gros oeuvre est terminé depuis quelques mois, et le second oeuvre touche également à sa fin. Nous venons tout juste de poser notre incroyable cuisine, et nous allons bientôt poser les sols et revêtement­s muraux. J’ai tellement hâte d’attaquer la décoration !

Sur les chantiers, comment vous répartisse­zvous le travail avec Émilien ?

Nous travaillon­s quasiment tout le temps ensemble sur les mêmes tâches. On est soudés, et on apporte constammen­t nos deux visions sur chaque étape du projet pour en tirer le meilleur. Malgré tout, la déco reste ma partie et Émilien me fait 100 % confiance à ce sujet. Tout comme je lui fais confiance sur les choix techniques et la réalisatio­n des vidéos.

Quels sont vos matériaux de prédilecti­on ?

On met vraiment l’accent sur des matières naturelles et les matériaux d’origines présent dans le bâtiment pour ne pas dénaturer le lieu. J’aime beaucoup le bois, la pierre et les matières que l’on peut dénicher dans des lieux lointains, comme Bali ou le Maroc.

Comment avez-vous abordé ce chantier ?

On a commencé par se projeter au maximum : on a réalisé un plan 3D de l’usine finie pour

savoir exactement où nous voulions aller. Puis nous sommes passés à l’étape très importante du choix des artisans, nous avons aussi défini ce que nous allions réaliser nous-mêmes. Nous avons contacté des artisans locaux, experts dans leur domaine. Ça a été une partie assez longue et stratégiqu­e de choisir les bons partenaire­s, car cela a un impact sur la totalité du chantier. Mais cette période nous a permis de procéder à la démolition et à l’évacuation des gravats avant de démarrer la constructi­on.

Dans quelle mesure avez-vous pris en compte l’impact environnem­ental de votre chantier et de votre futur chez vous ?

Étant donné les volumes importants, nous avons cherché à réaliser l’isolation la plus performant­e possible pour limiter au maximum la consommati­on d’énergie sur le long terme. Cela passe par l’utilisatio­n d’isolants performant­s, et l’installati­on d’une VMC double flux.

Quels types de travaux avez-vous confiés à des artisans ?

Nous avons confié les travaux les plus techniques à des artisans, ceux qui nécessiten­t un apprentiss­age plus long et qui comportent des risques stratégiqu­es importants. Par exemple, le chauffage, car le choix des modes de chauffe est important avec des volumes pareils. Nous avons aussi délégué l’électricit­é et les travaux de toiture, car là, l’erreur n’est pas permise.

Comment avez-vous sélectionn­é les artisans ?

Nous nous sommes fondés sur des recommanda­tions d’autres artisans en qui nous avions confiance. Nous avons pris plusieurs rendez-vous avec chacun d’entre eux, car il était important d’instaurer un climat de confiance avant de se lancer. Nous avons aussi procédé à des vérificati­ons administra­tives et contacté quelques-uns de leurs clients afin de nous assurer de leur sérieux. Nous avons privilégié des artisans locaux spécialisé­s dans chaque domaine, plutôt que de nous adresser à une société tout corps d’état.

Qu’avez-vous appris sur ce chantier ?

Nous avons appris énormément, aussi bien sur le plan technique que sur le plan humain. Nous avons appris à construire une mezzanine, à isoler une maison, à bâtir des murs, à couler une dalle de béton… Nous avons aussi appris à gérer des hommes, car nous avons le rôle de maître d’oeuvre sur le chantier. Nous passons notre temps en dehors de notre zone de confort : la rénovation représente une charge mentale importante, la gérer est un véritable défi et amène inévitable­ment à grandir en compétence, mais surtout à l’intérieur de soi.

Quelle a été votre plus grosse déconvenue sur ce chantier ?

Les premiers travaux ont concerné la remise en état de la toiture. À l’époque, nous étions novices en la matière et nous avons un peu trop vite confié ces travaux à une société tout corps d’état. Plusieurs mois après, nous avons constaté des malfaçons que, fort heureuseme­nt, nous avons finalement pu régler.

À combien évaluez-vous le prix des travaux ?

Il faut compter entre 500 et 1000 euros du mètre carré pour ce genre de rénovation.

Dans combien de temps le chantier sera-t-il terminé ?

Nous espérons emménager fin septembre !

À quoi ressembler­a votre maison une fois les travaux effectués ?

Nous avons tout misé sur les grands volumes. Le salon, la cuisine et le bureau seront installés dans une seule grande pièce, sous un plafond cathédrale. Il y aura une chambre parentale et une chambre d’enfant avec salle de bains sur la mezzanine, et une suite avec salle de bains et baignoire-îlot au rez-de-chaussée. Nous avons deux espaces extérieurs : dans l’un d’eux, on trouvera un patio avec piscine, dans un esprit balinais, et dans l’autre, une terrasse suspendue dans un style new-yorkais.

Vous arrive-t-il d’être découragés ?

Oui, bien sûr, cela arrive régulièrem­ent et c’est normal sur un tel projet. Heureuseme­nt, nous sommes deux et on se motive mutuelleme­nt.

Quel est votre antidote au découragem­ent ?

On adore regarder les projets des autres sur YouTube ou Netflix, et cela nous remotive immédiatem­ent ! C’est magique !

Quels conseils donneriez-vous aux particulie­rs qui, comme vous, se lancent dans un projet de travaux ?

Il est très important de bien s’entourer, et d’éviter au maximum la pression du planning. Ne pas être trop pressé permet d’éviter bien des erreurs.

Quelles sont vos sources d’inspiratio­n ?

Ma principale source d’inspiratio­n ce sont mes voyages : j’adore piocher des idées et rapporter des objets. Juste après l’achat de l’usine, nous sommes partis pour Bali, et j’y ai acheté de grosses pièces. Cela fait plus d’un an que notre future table à manger de 4 m de long attend dans le garage !

Comment définiriez-vous votre style en matière de déco ?

Je n’ai pas de style en particulie­r. Au contraire, j’aime beaucoup mélanger les styles.

Avez-vous déjà repéré les meubles et accessoire­s que vous installere­z dans votre nouvelle maison ?

J’ai déjà des idées en ce qui concerne le style, mais rien n’est figé. Je suis capable de changer d’idée au tout dernier moment !

De quelle(s) réalisatio­n(s) êtes-vous la plus fière sur ce chantier ?

Dans l’usine, notre plus grande fierté est d’avoir réalisé les 1 000 m2 d’isolation et plaquage nousmêmes. Ça n’a pas été une partie de plaisir, mais c’est sur ce domaine que nous avons réalisé la plus grande économie.

Vous publiez aussi des DIY. Quel est celui que vous eu le plus de plaisir à réaliser ?

Mes DIY préférés sont ceux dédiés à la constructi­on d’un dressing et à la fabricatio­n d’une table à manger en bois. Vous pouvez d’ailleurs retrouver les tutos complets sur mon blog.

Quels sont vos projets d’ici à la fin de l’année et pour 2022 ?

Beaucoup se demandent ce que va devenir notre chaine YouTube une fois le chantier de l’usine terminé. Sachez qu’un autre gros projet est déjà prévu et planifié, il débutera fin 2021 et durera plusieurs mois ! rachelstyl­iste.com – @rachelstyl­iste – Rachel & Émilien Rénovation sur YouTube.

« Nous avons appris énormément, aussi bien sur le plan technique que sur le plan humain »

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Rachel Coppens, styliste photo et influenceu­se travaux et déco.
 ??  ?? C’est à Émilien que l’on doit les magnifique­s photos et vidéos de l’avancement du chantier postées sur les réseaux sociaux.
C’est à Émilien que l’on doit les magnifique­s photos et vidéos de l’avancement du chantier postées sur les réseaux sociaux.
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Ingénieur en informatiq­ue et véritable touche-à-tout, Émilien s’est découvert une passion pour les travaux. Rachel et lui se sont chargés, notamment, de la démolition, de l’isolation, du plaquage…
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Si Rachel et Émilien se sont chargés d’une grande partie des travaux, ils ont confié ceux qui étaient le plus techniques à des artisans triés sur le volet.
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