ÉTATS
DE SIÈGES
Yves Chevallier, directeur de l'établissement public et commissaire de l'exposition, a établi un choix éclectique et sensible dans le goût d'un amateur. Il fera se côtoyer et même se confronter les pièces du passé avec des choix d'avant-garde, et cela dans un écrin du XVIIIE siècle. De la chaise percée du XVIIE au fauteuil Richard III de Philippe Starck, du siège du martyre de St Quentin au fauteuil de Niki de Saint-phalle, le château sera envahi par des sièges du plus majestueux au plus simple et au plus trivial. De manière éphémère et joueuse, cette installation s'invitera à la place de la collection de mobilier patiemment assemblée et améliorée pendant trois siècles par la famille La Rochefoucauld, propriétaire historique du château, avant qu'elle ne soit dispersée en 1987. Pour mettre le château en état de siège, l'établissement public a emprunté plus de 100 chaises, fauteuils, tabourets et trônes au Centre national des arts plastiques (CNAP), au Mobilier National, au Musée des Arts Décoratifs, au Musée de Saint Quentin-en-yvelines, au Musée National de Renaissance, au Parc Naturel Régional du Vexin français, au Château de Villarceaux, à l'assistance Publique - Hôpitaux de Paris, à la Maison-musée Chateaubriand et à l'entreprise Vitra et à des prêteurs privés. Afin de permettre à ce monument emblématique du siècle des Lumières de poursuivre sa vocation de lieu de réflexion et de création inscrit dans les réalités de son temps, Yves Chevallier a souhaité associer une démarche éducative à cette manifestation. L'établissement régional d'enseignement adapté de Sannois propose des sièges créés spécialement par ses élèves, tout comme le lycée professionnel Le Corbusier de Cormeilles-en-parisis qui a, en outre restauré le Chronoscaphe. En effet, la machine à remonter le temps est avant tout un siège imaginé par Edgar P. Jacobs dans l'album Le Piège diabolique qui se déroule à La Roche-guyon. Ces partenariats très valorisants pour les élèves de ces sections menuiserie ont donné lieu à des résidences sur le site de La Roche-guyon et à des échanges (visuels : Amand Berteigne).