LES VILLAS DES CÔTES NORMANDES
Depuis le Second Empire, grâce à la mode des bains de mer, le Calvados abrite nombre de villas puisant à tous les styles du répertoire. Ces architectures variées ont grandement contribué au prestige local et c'est aussi pourquoi la Côte fleurie comme la Côte de Nacre sont devenues emblématiques et pour certains les préférées.
À partir de 1858, la villa devient la référence balnéaire d’houlgate. Les propriétaires rivalisent d’ingéniosité pour embellir leurs maisons : jeux de matières, figures géométriques de briques et de pierres, décorations de frises, carreaux, rosaces de céramiques et ce jusqu’aux toitures avec des épis de faîtages très créatifs (Hervé Sentucq).
Sur la Côte de Nacre, Lion-sur-mer et Hermanville-sur-mer sont liés par une aventure balnéaire commun. En 1866, après la vente des dunes et des marais, propriété du Comte de Blocqueville, à M. Dubos, banquier à Rouen, s'élèvent les premières villas sur la dune. Plus tard, les Domaines de l'etat céderont des lais de mer (zone comprise entre le rivage fixé aux plus hautes mers et la limite des propriétés privées côté terre) entre la Grande Brèche et Lion-sur-mer. Ces constructions avaient alors à craindre de la proximité du rivage et les propriétaires devront se
regrouper en associations pour obtenir des autorités locales l'engagement de pourvoir à « l'entretien de travaux de défense contre la mer. », notamment pour préserver la promenade assise sur des lais de mer suite aux opérations du Débarquement et à de nombreuses tempêtes successives. Parmi les belles villas du front de mer, citons Le Korigan, érigée en 1881 et totalement habillée en style néo-normand, La Neva, construite en 1895, elle aussi un exemple représentatif du style normand et Les Dunes où l'esthétisme régional marie la brique avec la pierre de Caen.
Un patrimoine balnéaire préservé
Ci-dessus : Du casino aux Roches noires, les villas de Trouville surplombent la mer. Elles font le bonheur des passants qui les admirent depuis les planches (Grégory Wait). Ci-contre : Les ornements sculptés en façade ne sont pas rares, ici ce superbe mascaron à Douvres-ladélivrande (Loïc Durand). Ci-dessous : Hermanville (Arnaud Guérin).
Fin XIXE, Villers-sur-mer, elle aussi destination à la mode pour les bains de mer et la bonne société parisienne, a vu son front de mer repensé pour offrir une balade agréable et mondaine. Chacun voulant s'affirmer d'un emplacement à un autre, entre villages de la Côte également, des villas toujours plus originales sortent de terre pour impressionner le voisin et affirmer son statut. Tout comme les théâtres et les opéras de l'époque, les stations balnéaires étaient prisées pour voir et être vus. Au fil des rues qui portent bien souvent les noms des pionniers de Villers, vous pourrez découvrir les anecdotes qui jalonnent l'histoire de la ville.
Villers-sur-mer est la première ville française abordée par le Méridien de Greenwich.