AU COEUR DE L'HISTOIRE UN HÔTEL PARTICULIER
Aux portes des plages du Débarquement, Bayeux a, par miracle, résisté aux bombardements de la Seconde guerre mondiale. Le quartier historique de la ville a ainsi conservé son environnement architectural composé d'une myriade d'hôtels particuliers. C'est au coeur de ce chapitre de l'histoire que Gilles et Mickael ont acquis et restauré avec soin cette magnifique demeure hantée par l'histoire.
Un hôtel particulier était destiné à abriter essentiellement le propriétaire et sa famille ainsi que les domestiques dont le nombre dépendait du rang social qu'il occupait. Les premiers hôtels particuliers de Bayeux ont été édifiés au XIVE siècle jusqu'au XVIIIE siècle. Le plus ancien de la ville, l'hôtel d'argouges, aussi appelé Maison François Ier est daté de la seconde moitié du XVE siècle. Dès cette époque l'emploi du pan de bois commence à disparaître au profit de la pierre, matériau noble privilégié pour les demeures prestigieuses. Les hôtels du centre historique sont pour la plupart hérités du XVIIIE siècle. Quelques-uns sont ouverts au public, mais la plupart appartient toujours à des propriétaires privés et ne sont pas accessibles.
Un statut a part
La demeure de Gilles et Mickael
Au centre du quartier médiéval que toise la cathédrale, la maison porte le nom du « clos de la croix » à juste titre, en effet depuis les temps immémoriaux jusqu'à tout récemment, les lieux ont toujours été habités par des prêtres. Au XVIIIE siècle, en des temps festifs et légers, il se raconte que la cour de Versailles venait parfois s'encanailler sous les dorures de ces demeures discrètes. La présence de ces ecclésiastiques, lors de ces moments débridés, était sans nul doute liée à un besoin de connaître toutes les vicissitudes des âmes égarées de ce bas monde pour les guider sur le droit chemin. De ce fleuron du XVIIIE siècle, les heureux propriétaires ont fait un palais dédié au bien-être et au raffinement. De leur précédente expérience de maison à la campagne, ils ont retenu comme une évidence que leur passion est citadine. La découverte de cette demeure rare au coeur de Bayeux n'a fait l'objet d'aucune hésitation, l'exode rural… de quelques kilomètres était lancé. Au prix d'âpres négociations, ils ont pu acquérir ce lieu d'histoire qui les faisait tant rêver. Ils en ont fait une demeure d'hôtes respectueuse du patrimoine en lui apportant un souffle de modernité qui vient ponctuer les matériaux anciens de leur note décalée et joyeuse. Côté cour, en tendant une oreille inspirée, on pourrait percevoir le son syncopé du pas des chevaux sur le pavé qui conduisaient la noblesse à ces fêtes galantes, immortalisées par les peintures de François Boucher, contemporain de la demeure que les premiers actes notariés connus datent de 1752. Côté jardin, comme le veut la tradition de l'hôtel à la française, les propriétaires à la main verte ont à coeur de donner libre cours à la végétation tout en créant des jardins thématiques qui inspirent la rêverie et la sérénité. Entre jardin à l'anglaise et organisation à la française, la nature triomphe et s'épanouit en toute liberté.
La légende des siècles
Dès le seuil franchi, le ton est donné La pierre et le patrimoine en majesté servent d'écrin à un décor inspiré des cabinets de curiosités. La salle à manger avec vue sur la cour d'honneur et son petit jardin arbore un mobilier typique du second empire en bois noirci qui n'a pas bougé depuis des décennies. Les étagères abondamment garnies de papillons naturalisés, de vierges sulpiciennes ou de globes de mariées apportent la fantaisie qui décrit à merveille les hôtes du lieu. Avec une passion dévorante pour les salles des ventes, Gilles et Mickael accumulent avec délectation quantité d'objets qui trouvent toujours une place de choix dans quelques meubles anciens dénichés dans lors de ventes aux enchères de la région et d'ailleurs. Le grand escalier sur lequel veille un buste au port altier, mène majestueusement vers l'antichambre du grand salon. Les lambris vénérables rehaussés de luminaires contemporains et de tissus exotiques chamarrés. Le piano qui trône au centre du grand salon joue sa mélodie intemporelle sous les boiseries colorées ponctuées de décorations sous globe. Une délicate alcôve aux accents asiatiques rappelle le goût du XVIIIE siècle pour les « chinoiseries » fantasmées et proposent leur invitation au voyage.
Chaque chambre est une savante alchimie entre patrimoine et modernité, miraculeusement préservés les éléments ancestraux ont conservé tout leur panache, des toiles de Jouy authentiques ont su garder leur éclat écarlate et des tapisseries aux reflets dorés semblent avoir été posées hier. Les boiseries typiques du XVIIIE siècle sont toutes quasiment d'origine, lorsque des aménagements ont été récréés, c'est toujours dans le respect des techniques ancestrales ou à base de meubles anciens de grande qualité. Avec vue sur la cathédrale, sur cour ou sur jardin, chaque chambre, familiale ou plus intime est dotée d'un caractère bien affirmé et nimbée du charme de l'histoire riche de Bayeux. Gilles et Michael ont voué leur demeure à l'accueil d'hôtes charmés par cette parenthèse enchantée. Généreux et ouverts, ces esthètes ont à coeur de faire découvrir leur demeure et la région aux visiteurs du monde entier qui repartent avec des étoiles plein les yeux et l'âme comblée.
Des nuits dans l’histoire