LA COUR DE BAS DES RUINES AUX CHAMBRES D'HÔTES
À 4,5 km de Honfleur, dans le village de Barneville la Bertran et au milieu de sources et de forêts, Serge et Huguette proposent à leurs invités un moment de détente régénérant. Zoom sur la Cour de Bas, une maison d'hôtes de rêve, partie littéralement des ruines.
Un pressoir à l’abandon L'histoire de la Cour de Bas est passionnante. Avant Huguette et Serge, plusieurs propriétaires sont passés par là. En effet, leur maison, qui était un ancien pressoir pour fabriquer le cidre, faisait partie du domaine du château de Barneville. « On retrouve des vestiges du 18e siècle, peut être avant », nous confient Huguette et Serge. L'un des anciens
propriétaires était à la fois un métayer qui travaillait au château et un forgeron du village. « Sur ses vieux jours, il a laissé la maison et le pressoir à l'abandon, si bien que la majeure partie des lieux est tombée en ruine, dans le sens le plus radical du terme - pressoir effondré, toitures inexistantes, murs d'enceinte écroulés », nous précisent les actuels propriétaires. Après le décès du métayer, la maison a été pillée.
Le rêve réalisé de Serge
Le 11 novembre 1999, Serge fait un rêve dans lequel il restaure une vieille ruine dans la campagne. Le couple, qui habite dans un appartement du Havre depuis 22 ans, décide alors de chercher la maison. Après quelques déceptions sur la route, Huguette et Serge se dirigent vers Trouville. En passant par le chemin de la moulière, Serge reconnaît alors la maison de son rêve qui, malheureusement pour lui, est déjà vendue. Après plusieurs retours pour visiter la bâtisse par simple curiosité, le couple finit par trouver son bonheur : en voyant leur passion pour ces lieux, les nouveaux propriétaires décident de leur revendre la maison.
Une restauration à l’identique
La maison, qui était déjà en très mauvais état, a été encore plus touchée lors du passage de la grande tempête de 1999. Huguette et Serge avaient donc une montagne de travaux devant eux : une partie de la charpente, les toitures, la plomberie, l'électricité, l'isolation, le chauffage, les fenêtres portes, l'isolation ou encore le jardin. Ayant revendu sa maison du Havre, le couple a restauré à l'identique, la partie habitable de sa nouvelle propriété. Pour couvrir la terre battue du pressoir, un lot de briques en terre séchée au soleil, datant du XVIE siècle et provenant du château, a ainsi été utilisé. « Nous avons trouvé d'autres matériaux de sols dans une école du début du siècle, presbytère du Vaudreuil, où nous avons trouvé des pavés en terre cuite du XVIIE, ainsi que dans la vieille église de Quillebeuf », nous expliquent-ils. Les murs ont quant à eux été enduits de fibrite.
Une déco inspirée des voyages
L'activité de maison d'hôtes de la Cour de Bas a commencé en 2002/2003 avec deux chambres, puis en 2005 avec une chambre supplémentaire (la chambre « Zen ») dans le bâtiment à côté qui servait de cave de stockage pour les fûts de cidre. Un petit gîte de style campagne a été ajouté par la suite au-dessus de la grange à foin. Côté décoration, Huguette et Serge nous expliquent qu'elle « est la continuité de [leurs] nombreux voyages ». La déco de la chambre Africa, par exemple, s'inspire de leurs visites du Sahara. On y trouve ainsi des plaids et tentures du Togo, des statues lampes de Tunisie, Algérie, Maroc, Algérie, Niger, etc. Pour rappeler les peintures rupestres du Tassili-n-ajjer, les portes des placards ont été peintes sur un enduit en relief. Pour la chambre Asia, la décoration est inspirée des voyages du couple en Thaïlande, au Laos, en Indonésie ou encore au Cambodge. De la racine de teck achetée en Thaïlande a été utilisée pour le lavabo. « La chambre zen est voulue dépouillée, avec ses pierres apparentes qui existaient déjà et que l'on n'a pas touchées, nous explique Serge Brunel. Nous avons mis un béton ciré au sol, incrusté de cailloux blancs et noirs, pour reconstituer le yin et le yang de la philosophie chinoise, au centre de la pièce, et la vague sur la tête du lit, toujours en cailloux noirs et blancs, réalisé par moi-même. » Pour le gîte, baptisé « Le Poulailler », Huguette et Serge ont opté pour une déco « purement campagnarde » incluant des peintures humoristiques. Celles-ci, qui représentent des poules, ont été peintes à l'occasion du 100e anniversaire de la mort d'alphonse Allais, l'enfant du pays. Si de nombreux éléments ont été rapportés de l'étranger, d'autres ont été fabriqués maison, chinés dans les brocantes ou qui sont des objets « recyclés et détournés de leur fonction d'origine ». Pour les rideaux, le couple a choisi des draps de mariage brodés ou de vieilles nappes en lin brodées. Pour l'extérieur, Serge nous confie que « le jardin est à l'image de la maison : un jardin de curé et d'artiste à la fois, ou les sculptures prennent la place dans l'art des topiaires ».
Les chambres de la Cour de Bas
La Cour de Bas propose trois chambres d'hôtes et un gîte : - la chambre Africa, pour 2 personnes, avec salle de douche et WC privatifs « dans la case », entrée indépendante et vue sur vallée, forêt et jardin. - la chambre Asia, 34 m2, avec WC et salle de douche privatifs, entrée indépendante et vue sur jardin et forêt. - la chambre Zen, en rez-de-jardin, 34 m2, pour 2 personnes et 2 enfants, avec WC indépendants, salle de bain avec baignoire thalasso, douche séparée. - le gîte « Le Poulailler », 50 m2, avec deux pièces pour 2 ou 4 personnes, avec salle de douche et WC privatifs, kitchenette avec plaques, four, lavevaisselle et réfrigérateur, télévision, vue sur le jardine t la forêt. Le petit-déjeuner servi à la Cour de Bas est à la carte et BIO.