ÉCOUCHÉ PETITE CITÉ DE CARACTÈRE
Dans les plus anciens documents écrits, datant du XIE siècle, Écouché est appelé Scoceium. Plus tard, par euphonie, on a prononcé et écrit Escoceium Escocheium d'où en français Escocié, Escochié, Escouché et enfin Écouché. Les latinistes du dernier siècle traduisaient ce nom par Ecubatum.
Le passage des Romains est attesté non seulement à Écouché mais encore dans tout le canton par les débris de leurs constructions, leurs sépultures et les dépôts monétaires mis à découvert. Plus tard vinrent les Danois, ces « hommes du Nord » qui donnèrent leur nom à la Normandie en même temps qu'ils établirent le Duché en lieu et place de la défunte Neustrie. Le pays qu'ils avaient dévasté fut repeuplé par les compagnons de Rollon, leur chef. C'est alors qu'écouché, relevé de ses ruines, figura comme chef-lieu d'un doyenné dépendant du diocèse de Séez et compris dans l'archidiaconé de Houlme. Pendant le moyen-âge, Écouché fut fortifié, ce qui lui valut dans les chartes du XIIE la dénomination de Castrum. On le trouve dans quelques actes désigné comme ville ; mais c'était
une forme de langage qui semble indiquer ce qu'on nommait anciennement ville bateice, c'est à dire lieu fortifié de palissades et d'un château de bois nommé bretèche. Écouché était entouré de villes fortifiées dont il subissait le sort. Néanmoins, lors de l'invasion anglaise du XVE siècle, bien que tout le pays se fût soumis aux vainqueurs, ce qu'attestent les lettres de protection accordées à plus de 1100 paroisses rurales, ainsi qu'à un grand nombre de particuliers, il est à noter que ni le bourg d Écouché, ni les places fortes du pays, ne reçurent cette marque de confiance de la part du roi d'angleterre pour s'assurer de leur soumission. Il les fit occuper par des garnisons, Écouché reçut la sienne en 1445. En 1450, Charles Vll parvint à expulser ces étrangers de la Normandie, il traversa Écouché qui lui servit d'étape.
Une ville fortifiée au moyen-âge
Les habitants d'écouché se sont généralement adonnés à la culture, beaucoup de leurs maisons étaient contiguës à des granges, comme on peut encore le voir. Au moyenâge, ces demeures, désignées dans les actes sous le nom d'hébergements, étaient situées dans les rues les plus éloignées du centre. Les bourgeois s'occupant du négoce, habitaient presque exclusivement la Grande Rue et les abords des halles. On nommait quelquefois hôtels les maisons de cette rue. Ainsi, dans un acte passé en 1457, une rente constituée en faveur du trésor de l'église d'écouché est assise sur une maison située en la Grande Rue, entre l'ostel qui fut Roger de Sérans et l'ostel qui fut Jehan Chevalier. Ces habitations avaient d'après les mêmes actes, cour, courtil, porche et issue. Ceux des bourgeois d'écouché qui ne s'occupèrent point de la culture des terres, s'adonnèrent a la fabrication des étoffes de laine et à la préparation de la matière première, ce qui fit donner aux habitants du bourg le surnom de purins à cause du suint ou purin de la laine qui s'en échappe pendant la fabrication. Ce sobriquet est commun à toutes les localités qui se livrent à cette industrie. Cette fabrication de draps et de frocs était fort répandue dans tout le pays pendant le moyenâge. Les habitants d'écouché se livrèrent à la préparation des cuirs et leurs tanneries eurent un certain renom, quelques-uns pratiquèrent la mégisserie : tannage des peaux d'ovins, caprins ou vachettes dans le cadre de la production du cuir... Pendant la Deuxième Guerre mondiale, la ville sera libérée le 20 août. C'est le commencement de la débâcle allemande qui contraint son armée à emprunter les chemins étroits des communes situées entre Putanges, Vimoutiers et Gacé, devenant des proies faciles pour le «marmitage» (bombardement) de l'aviation alliée qui a la maîtrise du ciel. Les troupes allemandes sont alors obligées de se diriger vers Chambois où le 3ème Reich subira une terrible défaite militaire (Stalingrad en Normandie) qui ouvrira le chemin vers Paris, Strasbourg et Berlin...
Culture des terres négoce et tanneries...