Maisons Normandie

LE DOMAINE DE LA BROUSSE

- Reportage : Michel Herman – Crédit Photos : Éric Exposito et propriétai­re.

Au XIXE siècle, un armateur fortuné transforma une petite maison augeronne en un superbe château de style anglo-normand. Aujourd'hui environnée de quelque cent dix hectares et disposant d'une infrastruc­ture pour l'élevage de chevaux et de bétail, cette demeure s'inscrit dans un écrin paysagé à la française qu'entoure un parc bien nanti en essences nobles, hêtres et chênes bicentenai­res. Un domaine exceptionn­el, accompagné de sa maison d'amis, à quelques minutes des plages de la Côte fleurie.

Située sur les premiers fonds de terre de France, les meilleurs terroirs pour l'élevage, cette propriété dispose de tout l'équipement d'un haras et d'une ferme modernes, écuries, stabulatio­ns équine, salle de gynécologi­e, marcheur, manège couvert, carrière, hangars à fourrage et stabulatio­ns bovine pour un cheptel d'une soixantain­e de chevaux pures races lusitanien­s et 125 bovins de race Parthenais­e. On trouve aussi des pistes d'entraîneme­nt pour les chevaux, des paddocks avec abris mais aussi des écuries avec leurs charmes qui datent des

XVIIIE, XIXE et XXE siècles. La partie basse du Domaine est protégée et irriguée par les affluents de la Dives qui courent dans les prés à la façon camarguais­e. Ces terrains accueillen­t également des vergers de pommiers à cidre de bonne qualité (AOC Pays d'auge). Legs de la ferme du XVIIIE siècle, le château a conservé un chai à cidre, un four à pain et un vieux puits que l'on découvre aux abords de la maison, un de ces puits typiques de fermes entre Plaine de Caen et pays d'auge dans une architectu­re de pierre qui préfigure le Bessin.

Par son entretien et ses rénovation­s appropriée­s, le nouveau propriétai­re maintient cette architectu­re d’époque

Á ces éléments de tradition s'ajoutent les aménagemen­ts ludiques d'aujourd'hui. Pour les amateurs : un court de tennis et une piscine dont le pool-house en brique et fer forgé façon XIXE est remarquabl­e. En outre, le Domaine est doté de diverses habitation­s pour le gardien, le personnel, les amis, ainsi que d'un héliport. Bien après l'armateur, dans les années 70 de l'autre siècle, l'ancienne ferme devenue château, fut quelques années provisoire­ment transformé­e en auberge. C'est en 1986 qu'il fût acquis par une famille Franco-britanique et réhabilité avec un soin tout particulie­r. Depuis 2013 son nouveau propriétai­re un entreprene­ur Parisien poursuit avec autant de soin et de respect l'améliorati­on et l'entretien de l'ensemble du Domaine. La toiture du château a été rénovée en petites tuiles normandes, vieillies dans les règles de l'art, et ornée de nombreux épis de faîtage fabriqués par la tuilerie de Bavent. On retrouve sur ces épis les représenta­tions d'animaux qui sont la spécialité de la Poterie de Bavent, mais également du monde du cheval. Issue du travail des Compagnons, la qualité de ces fabricatio­ns cuites au four comme des émaux est très recherchée. Ce sont des produits de haute qualité et de pure tradition normande que les amateurs commandent bien à l'avance et dont la longévité reconnue dépasse parfois les 150 ans. Outre la toiture, les trois écuries d'époque ont été également rénovées. Les façades de cette demeure anglo-normande sont, à ellesseule­s, une insolite et agréable promenade architectu­rale. Elles multiplien­t rotondes, tourelles, bow-windows, jouant sur la définition de volumes intérieurs originaux, créant galeries, alcôves et autres encoignure­s où s'installent, petits salons, bureaux, espaces pour les plantes sous des pentes de toits retombante­s, se croisant et se recroisant avec une fantaisie qui proscrit toute linéarité.

Dans la partie la plus ancienne de la maison, une grande cuisine de campagne chaussée de pavés du XVIIIE

Maison de gentleman-farmer où la passion équestre est toujours à l'honneur, ferme dotée de tous les équipement­s comme on le voit ici, ce type de constructi­on finalement très romantique est la figure de proue d'un nouveau type de manoir où les propriétai­res, veulent retrouver le charme des campagnes du temps jadis. Á l'origine, avant la période de l'armateur, la demeure se réduisait à une petite maison. Son volume intégrait l'espace aujourd'hui réservé au vestibule, à la cuisine et au petit salon qui la jouxte dont le mur pignon est devenu mur de refend. Dans cette partie de la maison, on découvre de magnifique­s de pavés en pré d'auge qui datent de la ferme du XVIIIE. De part et d'autre du petit salon d'accueil où trône une cheminée, deux changement­s de niveau s'amorcent. Ils annoncent l'agrandisse­ment réalisé par l'armateur. D'un côté, on accède à une rotonde menant à un deuxième espace salon ; de l'autre, on rejoint le grand séjour bibliothèq­ue. Les éléments d'architectu­re sont nombreux et révèlent une maison cossue : grandes dalles de pierre au sol et cheminée monumental­e dans le deuxième espace salon aux murs revêtus de tissu ; boiseries, bibliothèq­ue et cheminée de château en pierre dans le séjour. Celle-ci donne sur la terrasse et offre soixante mètres de carrés de détente entre le coin piano et la cheminée. Attenante, la salle à manger se prolonge par un bow-window et s'ouvre également sur la terrasse et la vue sur les abords du parc dessiné à la française.

Une atmosphère très anglaise avec ces lampes venues d'outre-manche que l'on allume ou éteint grâce à de discrets cliquets situés sous l'abat-jour. Le décor de la maison n'a pas exclu certaines rénovation­s bien nécessaire­s comme les menuiserie­s à double vitrage. Un escalier monumental dessert les chambres et la suite du premier étage : la « chambre bleue » dotée d'une cheminée en marbre et d'une grande salle de bains, la « chambre verte » avec dressing et cabinet de toilette, la « chambre des amis », ainsi que la grande suite dite «pivoine » Ces chambres sont équipées de dressings et placards qui en assurent le confort au quotidien. Une quatrième chambre abrite une cheminée en pierre et une très spacieuse salle de bains. Elle s'ouvre sur un balcon couvert. Deux escaliers desservent le deuxième niveau qui accueille deux autres chambres, une salle de jeux et une grande salle de douche avec sauna. Le troisième étage, enfin, abrite la « chambre pourpre »… Une propriété en tous points exceptionn­elle, par son cachet, son entretien, ses installati­ons modernes et fonctionne­lles d'élevage autant que par son environnem­ent.

Un manoir de charme conçu dans l’esprit des belles demeures anglo-normandes

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 ??  ?? Un domaine de cent dix hectares clôturés et entretenus, irrigués et bordés pour plus de la moitié de la superficie par une rivière et des canaux à une dizaine de kilomètres de la mer à vol d'oiseau. Ce manoir anglo-normand a été créé selon une architectu­re typique et festive à pentes de toits multiples, rotondes et petites échauguett­es qui se traduit à l'intérieur par des volumes spécifique­s, alcôves et recoins dont cette demeure de sept cents mètres carrés est abondammen­t pourvue.
Un domaine de cent dix hectares clôturés et entretenus, irrigués et bordés pour plus de la moitié de la superficie par une rivière et des canaux à une dizaine de kilomètres de la mer à vol d'oiseau. Ce manoir anglo-normand a été créé selon une architectu­re typique et festive à pentes de toits multiples, rotondes et petites échauguett­es qui se traduit à l'intérieur par des volumes spécifique­s, alcôves et recoins dont cette demeure de sept cents mètres carrés est abondammen­t pourvue.
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 ??  ?? Des carreaux d'époque sont également visibles dans la rotonde qui date de la ferme ancienne.
Des carreaux d'époque sont également visibles dans la rotonde qui date de la ferme ancienne.
 ??  ?? Le salon bibliothèq­ue.
Le salon bibliothèq­ue.
 ??  ?? Le vestibule est chaussé de tommettes anciennes tandis que des pavés en pré d'auge ornent le mur.
Le vestibule est chaussé de tommettes anciennes tandis que des pavés en pré d'auge ornent le mur.
 ??  ?? Sous un plafond à caisson, les murs sont ornés d'une fresque qui rend hommage aux « nymphéas » de Monet.
Sous un plafond à caisson, les murs sont ornés d'une fresque qui rend hommage aux « nymphéas » de Monet.
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 ??  ?? Ci-contre/ci-dessus : La grande époque de ces bâtisses se situe au XIXE siècle sur la Côte normande ainsi que dans le sud-est de l'angleterre, le Kent, qui abrite un grand nombre de cottages et de manoirs à ossature bois.
Ci-contre/ci-dessus : La grande époque de ces bâtisses se situe au XIXE siècle sur la Côte normande ainsi que dans le sud-est de l'angleterre, le Kent, qui abrite un grand nombre de cottages et de manoirs à ossature bois.
 ??  ?? Un petit salon de jeu qui jouxte le salon bibliothèq­ue.
Un petit salon de jeu qui jouxte le salon bibliothèq­ue.
 ??  ?? La « chambre bleue » à toile de Jouy, l'une des sept chambres du manoir.
La « chambre bleue » à toile de Jouy, l'une des sept chambres du manoir.
 ??  ?? Tommettes, carreaux en Pré d'auge et boiseries : un tryptique bien normand.
Tommettes, carreaux en Pré d'auge et boiseries : un tryptique bien normand.
 ??  ?? Vue sur l'escalier et la rotonde.
Vue sur l'escalier et la rotonde.

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