C’EST À VOIR
Nicolaï Dronnikov (1930)
… Honfleur, sur le quai St Etienne d'où il peint ce patrimoine architectural unique avec ses maisons étroites couvertes d'ardoises, les flèches élancées de l'église Sainte Catherine sur le ciel. Toutes les nuances de gris au noir, les jours de pluie, rehaussées de ses couleurs préférées, blanc de neige, ocre et bleu d'été, quelques rouges de cadmium et vert Véronèse. Il emploie la couleur pure et le cerne noir de ses motifs synthétiques renvoient explicitement au néo-primitivisme russe qu'il a parfaitement prolongé dans toute son oeuvre.
Sabouraud nous parle de Sabouraud…
Mille sujets m'ont tenté : le paysage, la figure, la nature morte, le portrait, le nu, les sujets d'imagination et la grisaille et le camaïeu presqu'autant que la couleur vive ; selon l'humeur, les années, les rencontres et les saisons… Et pourquoi pas ? Il me semble que la diversité de la vie me nourrit, qu'elle me provoque, elle nourrit ma peinture qu'elle renouvelle, en me proposant un dictionnaire inépuisable de sentiments, de couleurs et de formes… car c'est la vie qui me fait peindre. Mais, aussi divers que soit mon ouvrage, il demeure attaché à un certain climat qui m'est particulier, je le vois bien. Un climat poétique, tactile, sensuel, aux harmonies plutôt froides, un climat cérébral aussi et ce climat est lié à certains sujets, à leur espace, à leur couleur, à leur texture, comme à la touche, au traitement, à l'écriture qui me sont propres, à l'invention d'harmonies et de signes qui demeurent semblables en tout ce que je fais sans même que j'y pense.