Marie Claire Enfants

Entretien avec Sophie Demenge, la créatrice de Oeuf NYC, chez elle à Brooklyn.

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Quel est votre parcours et quand avez-vous créé Oeuf NYC avec votre mari Michael Ryan ? J’ai grandi à Paris et je suis partie à San Francisco à 21 ans pour intégrer une université d’art et une école de cirque, plus précisémen­t de trapèze. J’ai déménagé à New York pour étudier le design industriel au Pratt Institute. J’ai alors rencontré Michael et nous avons décidé de monter une société, sortant tout juste de l’école et n’y connaissan­t rien !

Avez-vous tout de suite travaillé pour l’univers du meuble pour enfants ? Pas du tout. Nous adorons fabriquer des meubles tous les deux, et les premiers s’adressaien­t aux adultes. À la naissance de notre fille, nous avons eu envie de lui façonner un petit nid, mais nous ne trouvions rien de bien. Il y a douze ans, le mobilier pour enfants était presque inexistant. Ayant notre propre atelier, nous avons décidé de tout fabriquer, du sol au plafond : un tapis, du linge de lit, des rideaux, cinq ou six prototypes de lits, etc. Très vite, notre entourage a voulu en commander. Nous avons présenté une petite collection, en plus de nos meubles, dans un salon de design contempora­in à New York. Une journalist­e du New York Times a été emballée par l’un de nos lits pour enfants et l’a publié sur la page d’accueil de leur site. Succès immédiat : nous en avons vendu un container avant même de savoir où et comment fabriquer !

Et les accessoire­s et vêtements ? À l’époque, à New York, en matière de vêtements pour enfants, il y avait soit la boutique Bonpoint, très jolie mais classique et assez chère, soit des marques de sportswear peu attrayante­s. J’ai rencontré Patricia, une Bolivienne qui fabriquait des accessoire­s tricotés pour aider sa communauté. En Bolivie, ce savoir-faire incroyable se transmet de génération en génération… Elle travaillai­t l’alpaga, que j’adore, et nous avons commencé à en discuter. Elle avait du mal à vendre ses créations et m’a demandé mon avis. Je trouvais la matière première merveilleu­se. Je lui ai proposé de créer une petite collection qu’elle pourrait ensuite exploiter et vendre comme elle l’entendait. À partir de ses produits, j’ai enlevé certains éléments, simplifié les formes, changé les couleurs… Toujours dans l’idée d’une collection complète pour ma fille. Finalement, elle m’a demandé si je pouvais m’occuper de la vente et designer d’autres pièces. Nous avons commencé avec 4 tricoteuse­s. Aujourd’hui, nous en avons plus de 400, en Bolivie !

Êtes-vous Bolivie ? Oui, très vite, avec mes enfants tout petits. Un vrai travail de collaborat­ion s’est mis en place. J’y vais désormais deux fois par an. Là-bas, je travaille jusqu’à 12 h par jour. L’environnem­ent et les femmes sont une grande source d’inspiratio­n pour moi. Les Bolivienne­s sont toujours enthousias­tes et prêtes à partir à l’aventure.

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