À Toulouse, l’étonnante scénographie de chapiteaux du Moyen Âge de l’artiste Jorge Pardo
Jorge Pardo n’avait aucune idée préconçue sur l’art roman quand il a pris connaissance de la salle du musée des Augustins abritant un ensemble unique de chapiteaux dont le Festival international d’art de Toulouse souhaitait lui confier la scénographie. C’est donc de façon très décomplexée que l’artiste d’origine cubaine a abordé sa mission. Partant du constat que la collection était là, mais qu’on ne la voyait pas bien, il a conçu une mise en scène délibérément “excentrique”, baroque, pour ne pas dire kitsch, dont l’intensité chromatique réveille le regard. Luminaires suspendus et bandes de couleurs vives courant sur les murs, l’installation sert de cadre à la centaine de chapiteaux des XIe et XIIe siècles et restera en place au moins jusqu’en 2016. Une création dans le prolongement d’une autre, à dix siècles de distance. Le geste est conforme à ce que l’on pouvait attendre de cet artiste désormais installé au Mexique, qui se définit comme un sculpteur habitué à flouter les frontières entre ses oeuvres et la vie de tous les jours, délocalisant – en 1997 au MOCA de Los Angeles – son exposition dans sa propre maison ou créant à l’inverse en 2007 des espaces domestiques au MOCA de Miami. Une entreprise de démystification de l’art qui invite le visiteur au plaisir innocent de la (re)découverte. WWW.TOULOUSEARTFESTIVAL.COM. Si le Festival international d’art de Toulouse – ex-Printemps de septembre – est presque terminé, l’étonnante scénographie commandée à Jorge Pardo, pour sa part, demeure visible jusqu’en 2016.