Tatiana Bilbao, revenir aux fondamentaux
Une nouvelle fois, le Global Award “pour une architecture durable” a distingué des architectes soucieux de construire autrement. La Mexicaine Tatiana Bilbao, qui met l’humain au centre de sa démarche, compte parmi eux.
Quand j’étais étudiante, on nous apprenait que dans un monde globalisé nous pouvions utiliser n’importe quel matériau et créer les formes que nous voulions, partout. Mais ce n’est pas vrai.” C’est avec ce constat que Tatiana Bilbao a commencé son intervention lors de la cérémonie parisienne de remise des Global Award 2014. Il faut imaginer la difficulté qu’il y a à exercer en tant qu’architecte au Mexique, où une poignée de promoteurs se partagent le monopole d’une urbanisation massive et dépourvue de réflexion. Tatiana Bilbao elle, a décidé de faire des gens qui bâtissent, “le point de départ” de son architecture qu’elle s’efforce de concevoir “comme un langage direct et sincère” en lien avec les traditions artisanales. Moins de technologie, plus d’humain. Cela n’empêche pas les références à l’architecture contemporaine, comme ici avec la casa Ajijic à Chapala, près de Mexico. Cette maison d’été en pisé prend la forme de cubes imbriqués et ouverts sur le paysage. Une géométrie complexe, mais limpide à l’usage car elle favorise l’intimité comme la convivialité et règle harmonieusement le rapport de la lumière dans l’espace : cette équation parfaite lui a valu les honneurs de la critique internationale. L’on devrait bientôt entendre à nouveau parler de cette architecte peu commune lorsque son projet de rénovation du jardin botanique de Culiacan - pour lequel elle a fait appel à 35 artistes - arrivera à son terme, courant 2015. À suivre.