L’ARCHITECTURE ORGANIQUE DES CHARTIER-CORBASSON
Tenter d’améliorer la société et créer de la beauté : voilà l’enjeu, selon les Chartier-Corbasson, qu’il s’agisse d’un appartement de 60 mètres carrés ou d’une tour de bureaux futuriste.
Un gratte-ciel qui pousse tout seul à la façon d’une plante. Sérieusement ? Mais oui, baptisé “Organic Skyscraper”, ce concept a valu cet été aux architectes Chartier-Corbasson la première mention spéciale du concours international SuperSkyScrapers. Le principe : un immeuble de bureaux habillé d’échafaudages en bambous qui se construit progressivement de la base au sommet à partir des déchets – papiers, plastiques… – produits par ses premiers occupants. Ce scénario utopique pourrait parfaitement être mis en oeuvre un jour, selon les deux architectes qui espèrent avoir l’occasion de réutiliser leur idée. Jusqu’à présent, cependant, aucun des projets du duo ne se ressemble. “Il s’agit de trouver une réponse à une question à chaque fois différente, déterminée par un site, et un programme”, expliquent-ils simplement. Ainsi la maison A est une extension : matériaux existants (brique, maçonneries diverses peintes en blanc) et matières ajoutées (toiture bac acier blanche et panneaux translucides) forment un patchwork unique. Le plan de l’appartement M, situé sous les combles, repose, lui, sur l’idée d’une double cloison permettant d’escamoter les parties techniques et sanitaires et de gagner en hauteur. Quant au projet de la chambre régionale de commerce de Picardie, à Amiens, contraint par la proximité d’un édifice historique, il s’articule autour d’un paysage en façade qui s’inscrit dans la continuité du site sur lequel s’ouvre son hall avec vue panoramique. Comme leur Organic Skyscraper, l’architecture fertile des Chartier-Corbasson se nourrit naturellement de la complexité du terrain sur lequel elle intervient. Et c’est très bien ainsi. CHARTCORB.FREE.FR/