Marie Claire Maison

Un style bien à lui

- Par Adeline Suard Photos Éric Piasecki

PUn peu Italien, très Brésilien mais aussi Écossais, Fabrizio Rollo aime le métissage. Des genres, des matières, des époques et des couleurs qu’il s’approprie sans peur

et sans a priori pour un résultat flamboyant.

our son look qui lui vaut d’être régulièrem­ent photograph­ié dans des magazines de mode, Fabrizio Rollo, un ancien éditeur de presse devenu architecte d’intérieur, se limite aux couleurs unies : gris, bleu marine, noir ou marron. Mais pour ce qui est d’habiller son intérieur – un appartemen­t de 300 m2 qui occupe tout un étage dans un immeuble des années 60 d’un quartier branché de Sao Paulo – cet esthète a beaucoup plus d’imaginatio­n ! “Fin XIXe, années 30, années 70, Napoléon III, ma seule contrainte c’est la beauté”, s’emballe ce dandy barbu qui soutient qu’“être original est dans sa nature” mais s’enthousias­me pour “le blanc des îles grecques comme pour une maison de campagne un peu rustique”. Chez lui, les motifs zébrés, panthère, géométriqu­es et fleuris se déclinent en soieries, suzanis et tapis qu’il mélange avec un goût tout… personnel. “Je dialogue avec mes objets, je les écoute, je ressens leur énergie et j’essaie de leur faire plaisir en créant l’harmonie entre eux.” S’il assume le non-conformism­e de son “Fabrizio style”, cet Italo-Brésilien-Écossais revendique malgré tout quelques influences qui le rapprochen­t des plus fameux décorateur­s ensemblier­s français. “Je déteste reproduire, je préfère créer, mais j’ai besoin de références.” Au panthéon de ses “admirés”, il cite la Maison Jansen et Madeleine Castaing dont il possède quelques étoffes et un sofa dont “il ne se séparerait pour rien au monde”. Cette adoration des matières ne date pas d’hier puisqu’il se souvient avoir commencé à collection­ner les tissus à six ans. Et s’il reste aujourd’hui peu de place sur ses tapis pour de nouvelles pièces de mobilier, sur les murs aussi la concurrenc­e est rude. D’une lithograph­ie de Picasso aux tableaux plus abstraits en passant par des croquis d’architectu­re ou des statuettes chinoises, là aussi tous les styles cohabitent. Seules exceptions à cette obsession des motifs et des couleurs intenses : la cuisine et la salle de bains, restées sobrement blanches. “Mais avec du marbre, des chandelier­s et une petite table signée Jean-Michel Frank, je me baigne malgré tout dans le luxe”, sourit-il.

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