Marie Claire Maison

Figure

- Www.instagram.com/duyanhnhan­duc/

“Dès que j’aperçois de la végétation, il faut que j’aille l’observer, que ce soit dans une forêt ou sur un rond-point.” Souvent, ce plasticien parisien amoureux de verdure récolte des mauvaises herbes – qu’il préfère appeler “plantes oubliées”. Il les fait sécher, puis compose ensuite des sculptures. “Je ne contrains jamais l’herbacée”, raconte celui qui voue un culte au pissenlit gracile. Mais, au lieu de souffler dessus pour regarder les aigrettes s’envoler, Duy Anh Nhan Duc les détache à la pince et compose des oeuvres végétales. L’été dernier, dans la chapelle de Châteaugir­on, en Bretagne, il a recréé un parterre de pissenlits vaporeux et les structures d’un escalier imaginaire avec la même matière. Le résultat était aussi poétique qu’émouvant. “Chaque pièce demande des centaines d’heures de patience : c’est un exercice méticuleux qui m’apaise.” Derrière ce métier inventé par cet autodidact­e, il y a le respect de la saisonnali­té et la volonté de ne pas mentir en sublimant la fleur telle quelle. Sur le tableau “La Ronde des hirondelle­s”, le plasticien reprend ainsi des graines d’érable qu’il a, grâce à l’électrolys­e, recouvert de feuilles d’or “pour les rendre plus précieuses”. Un travail d’orfèvre pour exprimer la fragilité de la nature. Pour sa prochaine exposition à Chaumont-surLoire, qui débute le 31 mars, Duy Anh Nhan Duc a mis l’accent sur le vent et son action sur les pissenlits, toujours eux. De son propre aveu, “cette plante peut nourrir mon imaginaire toute ma vie !”❚

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