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urin et Tolentino En 1912, quand Renzo Frau déposa la marque Poltrona Frau à chambre de commerce de Turin, la cité royale fief des Savoie n’était plus la capitale du royaume d’Italie. La ville se vengera en servant de berceau à Fiat, la plus puissante des firmes de la péninsule, autour de laquelle constructeurs (Lancia) et carrossiers automobiles (Pininfarina, Bertone) enjoliveront l’histoire. Turin est aussi célèbre dans le monde entier pour produire les apéritifs et vermouths Carpano, Gancia, Martini & Rossi, le chocolat Caffarel et Peyrano et les chapeaux Borsalino. Poltrona Frau ajoutera son prestige à ce patrimoine unique. Depuis de nombreuses années, la maison est installée à Tolentino, dans les Marches.

UNE POLITIQUE :

LE PRESTIGE

Le musée Poltrona, conçu par Michele de Lucchi à Tolentino, retrace un siècle d’histoire à travers des icônes et des documents d’archives. Le geste

de l’artisan allie tradition, procédés de tannage exclusifs et finitions façon couture. Le “Vanity Fair” (1984) est la version rééditée du modèle

“904” lancé en 1930.

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anity fair Opulent, cossu, dodu, sexy, le fauteuil “904”, lancé en 1930, supprimé des catalogues après la Seconde Guerre mondiale, sera réédité en 1984, rebaptisé pour l’occasion “Vanity Fair”. Emblématique, sellé de cuir naturel gold, alors produit en édition limitée à 1000 exemplaires, acheté par Julian Schnabel et par Gérard Depardieu, il fera du cinéma dans “Le Dernier Empereur” de Bernardo Bertolucci et dans “The Bodyguard” avec Kevin Costner et Whitney Houston. Modèle archétypal absolu, décliné en version “Baby” pour enfant, le “Vanity Fair” est formé d’une carcasse en hêtre, avec suspensions par ressorts biconiques en acier fixés à la main sur des sangles en jute, coussin en plumes d’oie, le tout gainé de cuir – plus de 100 couleurs, jusqu’aux 275 clous finissant le dossier et les accoudoirs. Et pour sceller cette sellerie, une plaque or 24 carats signant le tout. Versions lin ou nubuk en éditions limitées.