FAIRE COHABITER LES ÉPOQUES SANS RIEN DÉNATURER
vendre. L’année suivante, voici Emerige propriétaire de l’ancien couvent des Récollettes datant du XVIIe siècle, d’un garage des années 1960 et de trois cours juxtaposées cachées entre le boulevard Raspail, les rues du Bac et de Grenelle. Avec l’architecte Frédéric Bourstin de B & B Architectes vient l’idée de créer un passage à ciel ouvert pour offrir cet ensemble aux Parisiens et trois accès reliant ces trois voies. Un clin d’oeil également aux 240 passages recensés que comptait la capitale à la fin du XVIIIe siècle, tous occupés par des échoppes. Et qui ont inspiré Emerige pour donner vie à ce lieu: une concentration de huit maisons de bouche et une salle de sport pour occuper les 5621 mètres carrés d’espace commercial de ces bâtiments. 59 logements sont créés aux étages supérieurs dont dix logements sociaux dans des immeubles préservés. Une “opération de couture urbaine” selon Laurent Dumas qui a fait appel à l’agence d’architecture de Franklin Azzi, connu pour sa réhabilitation de la gare Saint-Sauveur et du Tripostal à Lille. En collaborant avec les Bâtiments de France, les architectes voulaient faire cohabiter les constructions industrielles en briques (une rareté à Paris) avec le style architectural du couvent et celui 1930 de l’immeuble rue de Grenelle, sans rien dénaturer. Mission accomplie grâce au travail du paysagiste Michel Desvigne qui a créé une “forêt miniature” inspirée par celles d’Île-de-France. Des pins, des bouleaux, des chênes verts, des érables ou des fougères… La végétation se mêle à l’art, puisque Laurent Dumas est lui-même