Cabinet fantasque
Onirique et sculpturale, la Galerie Studiolo, où vit et travaille l’architecte et designer parisien Fabrice Ausset, met en scène sa passion pour l’art et le mobilier d’exception, et son sens de la couleur.
Un lieu de collection, de méditation et de partage, surtout pas figé!” C’est ainsi que l’architecte et designer Fabrice Ausset définit sa Galerie Studiolo. À la fois appartement et bureau-galerie, cet espace atypique et protéiforme, installé dans un immeuble du XVIIIe siècle, au coeur du Sentier, est à l’image de ce quartier parisien autrefois dédié à la confection textile, dont les cabinets d’architectes et les start-up, qui s’y installent, réinventent aujourd’hui l’identité. Collectionneur, passionné d’art contemporain, associant nouvelles technologies et impression en 3 ou 4D aux savoir-faire ancestraux, Fabrice Ausset décloisonne sans cesse la création : il se partage entre ses projets d’architecture d’intérieur, notamment pour l’hôtellerie avec la rénovation d’un hôtel particulier dans le Marais, un livre en préparation sur les nouveaux codes de la déco, et le design, avec trois nouvelles collections de mobilier en aluminium, de tapisseries et de lampes de papier, à venir au printemps… Univers contrasté, organique et ludique où Fabrice Ausset déploie tous les registres des sensations, sa Galerie Studiolo se compose, au rez-de-chaussée, d’une grande pièce à vivre et à l’étage, recouvert d’un plancher en chêne, d’un bureau jouxtant une chambre et sa salle de bains. Les portes et les serrures anciennes ont été décapées pour retrouver le bois d’origine, et les volumes conservés. En écho aux cabinets d’art et de savoir de la Renaissance italienne, il y fait dialoguer des pièces iconiques, comme le fauteuil “Mushroom” de Pierre Paulin, avec ses créations. “J’aime les meubles et les objets qui racontent des histoires, et ne sont pas seulement utilitaires.” Son tapis, inspiré des paysages marins méditerranéens chers à son adolescence nîmoise, semble “engloutir” le mur, son paravent en métal et bois fait onduler et miroiter la lumière sur les murs d’un bleu intense. “Le total look, parquet verni et murs blancs? Pas très intéressant… J’ai besoin, pour vivre, de couleurs joyeuses, chaudes, rassurantes”, confie ce grand “fan” de Fantin-Latour et des peintres flamands : “Le contrôle de la lumière et des harmonies de couleurs font partie de mes fondamentaux.” L’application d’enduits gris bleu et chocolat selon un procédé qui crée des effets de matière, lisse et soyeuse, “très doux au toucher”, peaufine cette atmosphère classique et extravagante, entre épure et démesure.