Le “Dada” de Georges Martin
Façonné en 1942, pièce unique transmise comme jouet à sa fille, le “Dada noir”de Georges Martin ressort de l’écurie pour un tour de piste inédit, ludique et chargé d’émotion.
PHOTOSENSIBLE
Photographe humaniste réputé, amoureux de Paris, réclamé par le cinéma, Georges Martin (1906-1962) était un artiste doué. École Boulle, collaborations avec les ensembliers Jules Leleu et Eugène Printz, réalisation de décors pour des paquebots : son parcours fut des plus créatifs.
Ami d’Yves Allégret, Paul Grimault, des frères Prévert, il possédait son propre studio photo place beauvau, fréquenté par le Tout-Paris. Son héritage argentique – plus de 20 000 clichés – est en grande partie archivé au sein de l’agence Gamma-Rapho.
CHEVAL DE BOIS
Avant d’épouser la célèbre modiste Claude Saint-Cyr en 1945, Georges Martin avait été fait prisonnier de guerre en Allemagne. Durant sa captivité, il avait sculpté un cheval en bois, qu’il offrira plus tard à sa fille qui en fera son jouet préféré. “Dada noir” ou l’animal aîné d’un bestiaire joyeux : dindon, coq, chat, chien, coq, lapin, lama, éléphant…
QUEUE ET TÊTE
Inscrit en tête de la collection Dad, c’est ce même cheval qui inaugure les éditions Georges Martin, entreprise intime initiée par Christine Labrune – la fille de Martin–, ancienne attachée de presse. Un dada doudou en bois de hêtre laqué noir mat, réalisé artisanalement dans le Jura, avec tête et queue amovibles, fidèle à sa silhouette originelle rondo-cubiste des oreilles aux sabots, haut de 25,5 cm, long de 22,5 cm.
Loin du format p’tits chevaux.
DAD AU MAD
Si les jouets animaliers originaux de Georges Martin ont intégré depuis 1988 les collections permanentes du MAD, la reproduction en édition du “Dada noir” est vendue en exclusivité depuis octobre 2018 au 107 Rivoli, le museum-shop du MAD, au prix de 169 euros. Si succès, les neuf autres animaux seront édités et vendus dans le courant de l’année 2019. Du manège à la ménagerie, par amour d’une fille pour son père.