BULLED’ART
La maison de champagne Perrier-Jouët ouvre les portes de sa demeure Belle Époque qui abrite une époustouflante collection d’Art nouveau. Mais pas seulement : mécène, elle commande à des artistes des oeuvres qui font le tour des foires d’art contemporain du monde entier.
Ala Belle Époque, Octave Gallice cultive ses amitiés avec les artistes du Tout-Paris. Héritier de la maison Perrier-Jouët, créée en 1811, il demande à Émile Gallé, l’un des pionniers de l’Art Nouveau, de décorer un flacon de champagne. Inspiré par la nature et l’art japonais, le verrier crée des anémones blanches et roses pour une édition limitée. Redécouvert en 1964, ce motif devient l’emblème de la maison qui replonge avec ferveur et audace dans ce courant artistique. La maison de style directoire de l’avenue de Champagne à Épernay, acquise en 1850, devient le sanctuaire d’une collection qui s’agrandit avec l’aide d’un expert de l’art décoratif du
siècle. En 2015 sont lancés d’importants travaux pour mettre cette collection – plus de 200 oeuvres – en valeur. Le décor est allégé, les vitraux et les textiles sont restaurés, les murs vert amande sont repeints en blanc. Toute l’attention est désormais portée sur les pièces des grandes signatures de l’Art nouveau. Ici, une chaise de l’ébéniste et décorateur Louis Majorelle, là, une porte de l’architecte Hector Guimard, là encore, une collection de verres Lalique, et même, “L’Éternel printemps” de Rodin, sculpture offerte au “patron” Henri Gallice par le personnel de la maison lors du centenaire de Perrier-Jouët. La liste donne le tournis. Le lieu n’est pourtant pas figé dans le temps. Et ce, grâce à l’histoire que Perrier-Jouët écrit encore avec le monde de l’art. Une commande est ainsi passée à un artiste de la jeune garde actuelle pour chaque édition de Design Miami. Artisan verrier, designer, artiste de studio, tous sont invités à s’imprégner de l’univers Perrier-Jouët pour perpétuer les piliers de l’Art Nouveau (la nature, insuffler du beau dans son quotidien, le travail de la main, la réunion des arts) pour créer, comme Émile Gallé en son temps. La Belle Époque perdure.
DANS UN DÉCOR ÉPURÉ, LES OEUVRES SUBLIMENT L’ART NOUVEAU