Marie Claire Maison

objet culte

La lampe “Ananas“ de Charles

- Par PIERRE LÉONFORTE www.charles.fr www.rubelli.com

Dessinée en 1971 par Jean Charles, la lampe “Ananas”, icône de la décoration française, a conservé tout son éclat. Elle est réalisée sur commande dans les ateliers de la maison Charles, et son prix,

doré sur tranche, est indexé sur le cours de l’or. “Fiat lux” absolu.

CHARLES IER & FILS

Ernest Charles, bronzier spécialisé dans la reproducti­on des luminaires d’époque

de son état, fut, en 1908, le père fondateur de la maison, reprise en 1923 par son fils Émile Charles puis rebaptisée en 1959 Les Lampes Charles par ses petits-fils, Jean et Jacques Charles. Le premier était sorti de l’école Boulle; le second, diplômé des Arts appliqués. L’ultime des Charles, Laurent, architecte de formation, directeur depuis 1982, décédera peu après le rachat de l’entreprise en 2001 par Michael Wagner, transfuge de chez Hermès.

1971 ANNÉE LUMIÈRE

Médaille d’or de Sculpture aux Beaux-Arts, Christiane Charles, épouse de Jacques, créateur en 1965 des lampes “Orgues” en inox, compose cette année-là sa propre collection de lampes tandis que son beau-frère, Jean Charles dessine le futur modèle iconique : la lampe “Ananas”. À ranger dans la famille des lampes d’inspiratio­n naturalist­e telles “Lotus” et “Iris”. Aujourd’hui, Charles, bronzier d’art suprême, produit entre 500 et 700 pièces par an.

TROP PIQUE

L’“Ananas”, lampe-faste,

marqueur absolu d’une

époque décorative qui aimait ce qui brille à condition que la facture soit celle de l’excellence. Bronze ciselé et laiton, abat-jour

en laiton, haute de 75 cm, finitions médaille et vernis or : pièce unique, la lampe “Ananas”

est réalisée à la commande dans les nouveaux ateliers de Saint-Denis, (Charles était jusqu’à

l’été de 2018 installé dans les anciens ateliers de Christofle).

Trois métiers pour ce faire : tourneur, ciseleur et monteur, réclamant un délai de douze à quatorze semaines, en 11 étapes,

du dessin jusqu’à l’électrific­ation.

ANANAS FLAMBÉ

C’est l’épicier Hédiard qui,

le premier, au mitan du XIXe, fit goûter à Alexandre Dumas cet ananas “inédit” venu des tropiques et dont il raffolera. Aujourd’hui, le tarif de l’“Ananas”

signé Charles reste exotique : 8 845 euros et encore plus cher si finition en or 24 carats, car indexé sur le cours dudit métal. Sinon, classé

Entreprise du Patrimoine vivant, Charles est diffusé en France, en Italie et en Angleterre par la maison

de tissus vénitienne Rubelli. À Paris, ce sera au show-room du 11, rue de l’Abbaye, 75006.

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