UNE GRÂCE QUI NOUS TOUCHE
Le plasticien parisien récolte mauvaises herbes, tournesols ou pissenlits pour les faire sécher puis les sublimer, à jamais figés dans le temps.
En décembre 2014, un ours grandeur nature, créé à partir d’aigrettes de pissenlit, semble flotter dans la vitrine du concept-store Colette. En 2015, des pipes en bois soufflent des fleurs figées dans un cadre. En 2016, des tableaux monochromes “immortalisent la légèreté” de ce même végétal en réorganisant cette matière organique volatile en fresque graphique. En 2017, des trèfles à quatre feuilles passent à l’électrolyse pour se parer de feuilles d’or 23 carats. La même année, un escalier vaporeux de pissenlits “Les Cimes du ciel” (photo) flotte dans la chapelle du château de Châteaugiron “pour donner à voir le végétal autrement”. Autant d’installations magistrales pour entrer dans le monde onirique de ce plasticien, originaire du Vietnam, qui ne cesse de faire le lien entre l’homme et la nature. “Je travaille actuellement sur une oeuvre, baptisée ‘Empreinte’ pour la future gare de La Courneuve, pour le Grand Paris Express”, raconte Duy Anh Nhan Duc. “Une composition qui donnera à voir le rythme des saisons et le cycle de croissance, de la graine à la floraison.” Une gare arty où les végétaux et semences collectées dans le parc Georges-Valbon tout proche seront exposés sur des panneaux de verre. Une manière de pousser les visiteurs à observer la richesse de la flore locale, voire à méditer, comme Duy Anh Nhan Duc le fait face à ses propres créations : “C’est un exercice méticuleux qui m’apaise.” B. P.
www.duyanhnhanduc.com ; www.thierrykauffmann.com