DANS LA LUMIÈRE
Là où d’aucuns se focalisent sur le produit fini, propre, bien rangé dans sa boîte, cette designer de 33 ans se passionne pour les méthodes de production, sur ce qu’il y a avant, sur ce qui va lui permettre de rendre dynamique ses créations d’objets statiques.
Sur le dernier salon Design Miami, Sabine Marcelis dévoilait dix fontaines pour les 10 ans de présence de Fendi sur cette foire. Le projet, “The Shapes of Water”, se concentrait autour de l’eau, élément de prédilection de la maison de mode romaine, et de la résine, matière phare du travail de la designer. C’est son père, ingénieur, qui l’a aidée à concevoir les systèmes pour faire jaillir l’eau de ses sculptures lumineuses. “Je suis comme lui, curieuse et acharnée. J’adore comprendre les mécanismes et tirer parti au mieux des matériaux”, raconte cette Néerlandaise diplômée en 2011 de la réputée Design Academy Eindhoven. Rapidement révélée grâce à ses collaborations avec la maison Celine, Sabine Marcelis imagine des meubles minimalistes et colorés en édition limitée pour des galeries, travaille sur l’aménagement de plusieurs projets de l’agence d’architecture de Rem Koolhaas, OMA, et participe à la scénographie de musées, en attendant sa première exposition personnelle en 2019. “C’est ce changement d’échelle qui m’intéresse et qui me permet de collaborer avec des artisans divers”, explique-t-elle. Voire des spécialistes, comme lorsqu’elle manipule pour la première fois la résine et découvre son matériau favori : “Je suis attirée par cette matière à cause de sa manière d’interagir avec la lumière (photo). Dans mon travail, les jeux de couleurs, de transparence et de réflexion sont des outils. La lumière crée des ombres et manipule notre vision : c’est le catalyseur ultime.” Une fascination qu’elle continue d’explorer en ajoutant à la résine, le néon, la pierre ou le métal. B. P.