Marie Claire Maison

JOYEUSE CIRE

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Repoussant sans cesse les limites de la finesse et de la transparen­ce, l’artiste “cirière” multiplie les projets pour anoblir ce matériau singulier.

Elle dégaine son téléphone, excitée comme une enfant. Sur l’écran elle nous montre une photo que vient de lui envoyer un ingénieur du Dead Sea Observator­y en Israël. “Je voulais absolument voir comment la cire réagirait à la corrosion du sel. Ils ont plongé une de mes sculptures dans la mer Morte pendant trois mois et viennent juste de la sortir. J’adore la manière dont les cristaux se sont agglomérés à la surface!” Comme si travailler la cire – une prouesse en soi – ne suffisait pas, Mona Oren aime “challenger” cette matière qu’elle a découverte pendant ses études aux Beaux-Arts, il y a plus de vingt ans. Celle qui n’a besoin que d’une spatule et d’une casserole pour s’exprimer vante les mérites de ce matériau vivant “qui navigue entre l’état solide et l’état liquide et réagit de mille manières différente­s sans jamais perdre sa part de mystère”. Des choux, des nénuphars géants ou trois cent cinquante sacs à main pour Dior, la délicatess­e de ses oeuvres n’a d’égale que leur fragilité. Récemment couronnée par le prix de l’Intelligen­ce de la main (dans la catégorie “Dialogues” pour une enceinte réalisée avec l’ingénieur Jérôme Malbrel et le designer Lionel Bourcelot), elle vient également de se voir offrir une bourse à la Villa Médicis à Rome. “J’aimerais en profiter pour m’intéresser au marbre et réfléchir à de nouvelles interactio­ns.” A. S.

monaoren.com

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