Marie Claire Maison

À POINT NOMMÉ

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Cette “dessinatri­ce pointillis­te”, véritable virtuose du feutre noir, transforme les murs de boutiques ou d’intérieurs privés en oeuvres uniques.

Elle savoure le chemin parcouru. À 44 ans, Alix Waline commence à voir s’éloigner les temps des vaches maigres, où après des études aux Beaux-Arts centrées autour du tissage et de la broderie, elle s’est décidée à porter la minutie du geste à son paroxysme en imaginant des trames et des points non plus sur du tissu mais sur des murs. “J’ai commencé par chez moi pour me faire la main, explique-t-elle, et j’ai ensuite eu la chance, en démarchant des architecte­s, que l’agence Gilles & Boissier me fasse une confiance aveugle en me demandant une fresque pour le restaurant Kinugawa qu’elle était en train d’aménager.” Sa patte ? Des milliers de petits points noirs tracés au feutre Posca – plus ou moins fin pour donner du volume – qui forment des vagues semblant surgir en 3D des cloisons. Debout sur des échafaudag­es pendant parfois six semaines d’affilée, elle imagine son oeuvre jour après jour, avec en tête un seul objectif. “Je veux que le résultat soit organique, que le mur soit vivant !” Pour Diptyque à Paris ou pour Moncler à Séoul, elle promène son pointillis­me et son grand sourire sans donner l’impression de se lasser. “Je viens de faire un mur doré chez un particulie­r, je ne suis pas monomaniaq­ue non plus”, s’amuse celle qui multiplie les projets, entre hôtels de luxe, papier peint et coussins pour Chiara Colombini et tapisserie pour Pinton. “Une manière de revenir à mes premières amours textiles, un rêve!” Ce qu’elle chérit par-dessus tout ? La liberté qu’on lui laisse. “On vient me chercher parce qu’on aime mon travail. Le plus souvent, j’ai carte blanche. En même temps, j’imagine que personne ne s’attend à ce que je dessine une jungle sur le mur…” A. S.

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