Marie Claire Maison

DE L’ART ET DU BÉTON

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Pour tracer les lignes et les formes de ses créations brutaliste­s, ce céramiste autodidact­e s’inspire des lieux où il les crée. Et tient par-dessus tout à leur utilité.

“Frédérick est un artiste mais aussi un artisan. C’est sa pratique qui m’intéresse”, s’enthousias­me Jean-Philippe Mercier, de la galerie Mercier & Associés qui vient de le mettre à l’honneur pour sa 10e expo solo. Après dix-sept années passées en tant que directeur artistique dans le cinéma, Frédérick Gautier change de cap et entre en 2009 à l’école de Versailles, “afin d’entamer une carrière de paysagiste et travailler la matière”. Dans le cadre de ses études, il se familiaris­e avec la technique du modelage et découvre la céramique, “comme une évidence”. Il s’amuse et s’entraîne à donner à ses créations l’aspect du béton, une esthétique brutaliste où “les textures sont privilégié­es à toute ornementat­ion”. Depuis cinq ans, il ne fait que ça, veillant à “ancrer ses créations dans l’histoire d’un lieu”. L’image n’est jamais loin ; le graphisme, l’architectu­re, les lignes le passionnen­t. Ainsi, sa théière en hommage à Le Corbusier a été imaginée lors de son séjour sur la péniche “Louise-Catherine”. Sa résidence aux Magasins généraux a, elle, fait mûrir une assise inspirée des bittes d’amarrage flottantes des écluses de canaux parisiens et récemment c’est un “Tokonama” ondulé (lieu de mise en scène domestique au Japon) qui est né de ses mains en référence au bâtiment du Parti communiste d’Oscar Niemeyer où il a travaillé durant huit mois… Les mains dans la bétonnière, ce céramiste performeur parle vite, retrace son parcours et revient sans cesse sur sa volonté de produire un objet fonctionne­l et durable plutôt qu’un bibelot de plus. B. P.

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