KITSCH COOL
Marion sérieuse qui réalise la maison-atelier de Sophie Calle
et la boutique d’Amélie Pichard, ou Marion déjantée qui imagine du mobilier décapant et des “sacs à main-vase”?
On prend les deux! “L’histoire dit que lorsque je suis née, mes parents habitaient la Cité radieuse de Le Corbusier, à Marseille, et que cela m’a grandement influencée”, sourit Marion Mailaender. Mais il y eut aussi l’artiste Gérard Traquandi, un ami des parents, les expositions de Claude Viallat dont elle se nourrit et les canicules estivales dans la cité phocéenne… Après un double cursus en architecture d’intérieur et design à l’école Boulle, elle lance rapidement son agence et y agrège de nombreux talents. “J’aime travailler en bande”, raconte cette collectionneuse d’art qui s’est attelée à la réalisation d’objets et de mobilier. “Je ne veux pas créer une énième chaise, je préfère répondre à une situation.” Il faut des lampes pour les travaux du restaurant marseillais Au Bout du quai ? Pas de problème, elle les réalise à partir du crépi disponible sur le chantier. Son vase “Samples Vases” aux allures de sac à main ? Réalisé avec du marbre et du granito, des échantillons de matériaux refusés par ses clients. “Une idée peut également partir d’une plaisanterie”, témoigne celle qui a transformé la chaise “Superleggerra” de Gio Ponti en “Super pesante”, en bronze. Marion Mailaender s’amuse. Pas étonnant qu’elle se réfère au design du collectif Memphis ou à celui de Pierre Sala dont elle possède la mythique “Piranha Chair” (photo), elle qui aime tant “décaler les concepts et associer les idées”. Elle travaille en ce moment sur les chaînes pour imaginer des objets qui s’attachent entre eux. Et dépasser, avec panache, les limites du bon goût. B. P.