À FLEUR DE VERRE
De son passé d’analyste économique, cette vitrailliste a gardé le goût du détail et de la rigueur.
Sa passion pour les jeux de lumière
et son envie de sortir de l’image liturgique attachée
à cet art ont fait le reste. Changer de vie du tout au tout, beaucoup en rêvent ; Juliette l’a fait. Quand en 2015, cette ancienne élève de Sciences-Po Paris, analyste pour BNP Paribas puis pour le cabinet d’études Asterès, demande à suivre un CAP d’art et technique du verre, elle ne rentre pas dans les cases. Pugnace, elle finance sa reconversion toute seule et trouve un atelier pour la former en parallèle de l’enseignement académique. Elle s’installe en 2016 comme vitrailliste. Cette même année, elle reçoit le Prix Jeune Talent du Carrousel des métiers d’art et de création. Qu’elle dessine un vitrail pour une demeure du XIe siècle ou pour une maison contemporaine, sa démarche est la même : adapter ses dessins et choix de verre à l’époque et/ou à l’architecture concernées. Pour son projet médiéval, elle imagine une fresque narrative qui reproduit des scènes de travail quotidien de l’époque. Un travail minutieux de recherche s’engage alors. Elle esquisse des bordures et scènes inspirées de celles de la Sainte-Chapelle et de Notre-Dame de Paris, et choisit en teintes phares le bleu et le rouge, couleurs dominantes de cette période. Reste à découper les verres, y peindre les détails, et les assembler comme un puzzle. “Ma Lorraine natale était, et est toujours, une grande région verrière. J’ai été bercée par l’École de Nancy et les vitraux de Chagall de la cathédrale de Metz, qui m’ont donné le goût du beau et du détail par la richesse de leurs gravures et peintures sur verre.” V. C.
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