GUIDE Minorque : l‘art de vivre de Frédéric Biousse et Guillaume Foucher, créateurs d‘hôtels confidentiels city
Par Adeline SuArd Photos louiSe deSnoS
Avec délicatesse, les ouvriers enlèvent l’échafaudage et dévoilent le rouge de la façade de la finca Santa Ponsa, héritage coloré de l’occupation anglaise de l’île au xixe siècle. La demeure, classée comme la minuscule chapelle cachée sous ses arches, a retrouvé son lustre d’antan. Mais c’est en parcourant les 100 hectares de la propriété replantée de dizaines d’orangers, de grenadiers, d’oliviers, de palmiers et de plantes aromatiques qu’on comprend mieux pourquoi, après des années passées dans la mode et l’art contemporain, Frédéric et Guillaume se sont si rapidement attachés à cette terre minorquine au point d’y ouvrir deux hôtels simultanément. “Santa Ponsa c’est la luxuriance, la nature dans la maison. Torre Vella, plus proche de la mer, est plus graphique, plus minérale. Nous avons chacun notre ‘préférée’, mais c’est une sorte d’aigle à deux têtes : deux fincas, deux lieux, deux expériences et au final, la quintessence de Minorque.” Tombés dans l’hôtellerie un peu par hasard – “un coup de foudre pour une bâtisse trop grande pour nous deux dans le Lubéron devenue le premier Domaine de Fontenille”, raconte Guillaume – les voilà désormais aux manettes d’une “collection”, avec un hôtel urbain à Marseille (Les Bords de Mer), quatre ouvertures (Hossegor et Minorque cet été, en région parisienne en 2020) et des projets en Grèce et en Italie. Des établissements toujours ancrés dans le terroir, qu’ils supervisent depuis leur petite maison de pêcheurs à Alcaufar, à la pointe de l’île. “À la minute où on a fait pour la première fois le tour de Minorque en bateau, on a su qu’on y réaliserait quelque chose. C’est authentique, préservé, la seule île des Baléares avec ces architectures palatiales et la volonté de développer l’agrotourisme. Et la mer, vous avez vu ce bleu?” Un enthousiasme qu’ils nous invitent à partager.