Marie Claire Maison

DE SON AÏEUL DE RENOM JEAN COCTEAU, AMANDINE A HÉRITÉ UN GOÛT POUR L’ÉCLECTISME QUE L’ON RETROUVE DANS SON APPARTEMEN­T PARISIEN DONT LES CODES CLASSIQUES SONT CHAHUTÉS PAR DES OBJETS ET MEUBLES AUX COULEURS ÉCLATANTES.

- Reportage ALIX DE DIVES Photos JEAN-MARC PALISSE

Une entrée tout en symétries…

Murs “Gris pâle”, portes “Bleu Madère”, le tout Mériguet-Carrère. Pouf en velours sur un tapis-soleil jaune, les deux Made.com. Sur la table basse des années 60 de Claude Pantzer, chinée, deux vases en céramique trouvés au marché Serpette de St-Ouen. Plafond orné d’un graphisme de Pégase, d’après “Les Poètes” de Cocteau, réalisé sur mesure par l’Atelier Louis Del Boca.

Colonnes de Jean-Michel Frank, reçues en cadeau. Appliques, l’atelier moderniste. Au fond, bureau des années 60 chiné. Siège vintage de Charles Eames, récupéré dans la rue à New York. Tabouret “Bishop”, India Mahdavi. Papier peint Fornasetti chez Cole & Son. Gravures d’illustrate­urs, Slow Galerie. Appliques, Atelier Aréti.

Je voulais instiller chez nous un peu de l’âme de ce poète touche à-tout qu’était Jean Cocteau.” La vibrante fresque réalisée au plafond à partir d’un dessin du grand artiste, aïeul d’Amandine, anime l’entrée. Elle donne le ton à cet appartemen­t haussmanni­en, bourgeois, mais pas que… aménagé dans les années 80 par le décorateur Jean Prudhomme-Béné. Samy et Jeanne, du cabinet d’architectu­re intérieure Itani & Courtois jugèrent “qu’il avait de beaux restes, il suffisait de le rafraîchir”, et commencent par repenser la distributi­on, notamment pour créer une chambre supplément­aire afin que Balthazar, Achille et Garance aient chacun la leur. Pour souligner les moulures sans prendre le pas sur la déco, ils misent sur des teintes veloutées. Quelques éléments bien en vue viennent jouer les trublions, comme un pouf bleu électrique au beau milieu de l’entrée, des tables basses en colorama dans le salon ou encore un papier peint couleur or dans la chambre. Proche du bois de Boulogne, lumineux, l’appartemen­t a d’emblée séduit Amandine et son mari Philippe : il leur rappelle Manhattan où ils ont vécu six ans. “C’était comme un flash-back de Central Park.” Décidément fans de la Grosse Pomme, le couple n’a pas coupé les ponts, comme en témoignent les oeuvres des icônes américaine­s Andy Warhol, Roy Lichtenste­in, Frank Stella, et le fauteuil de bureau récupéré sur un trottoir, signé Charles Eames. Autant de réminiscen­ces de leur parenthèse new-yorkaise habilement distribuée­s aux côtés des peintures de Matisse, Raoul Dufy ou Picasso. Pour une vie familiale comme placée sous l’ombre tutélaire des grands maîtres…

Les oeuvres d’art ont la part belle dans la salle à manger.

Sur le chevalet, “Papiers découpés” de Matisse, lithograph­ie de Fernand Mourlot. Au-dessus de l’enfilade des années 70, chinée et customisée, gouache “Les Courses à Longchamp” de Raoul Dufy et oeuvre de Picasso issue de “Le Carnet de la Californie”. En symétrie, assiettes signées Cocteau.

Sur le mur de droite, lithograph­ie de Roy Lichtenste­in issue du triptyque “As I Opened Fire”. Table de Gae Aulenti, trouvée sur un chantier et chaises achetées à Drouot. Tapis et lampadaire­s en verre opalin, Made.com.

Fauteuil rose gainé de tissu Kvadrat. Appliques “Planet”, Please wait to be seated.

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