72 HEURES À TEL-AVIV AVEC RAPHAËL NAVOT
Raphaël Navot, né à Jérusalem, sait bien que Tel-Aviv constitue “un îlot contemporain dans un pays si contrasté”. “Ici, tu as la plage pour les religieux, à côté celle pour les chiens, ensuite la plage pour les surfeurs, puis celle pour les gays. Une métaphore parfaite des habitants de cette ville”, sourit-il. Ajoutez à cela des dizaines d’architectures, avec une influence prédominante du courant Bauhaus, des gratte-ciels, et vous obtiendrez cette ville tout en longueur, au bord de la Méditerranée. Le designer aime revenir ici “en invité, pour lâcher prise”. Car après des études à l’université de design d’Eindhoven sous la direction de Li Edelkoort, c’est à Paris qu’il choisit de s’établir. Il y découvre “un pays idéal pour travailler avec des savoir-faire ancestraux”. Connu, en 2011, grâce à sa collaboration avec le cinéaste David Lynch avec qui il imagine le club parisien Silencio, il s’accorde un an pour restructurer son agence. En 2014, il décide de se consacrer à “des projets faisant participer des artisans exceptionnels”. L’Hôtel des arts et métiers en est un parfait exemple. Il met en avant la sculpture de pierres de taille, l’oxydation du métal ou des panneaux de béton. Raphaël Navot conçoit aussi des objets, en série pour Roche Bobois ou Veronese, comme des pièces d’exception pour Domeau & Pérès ou Oscar Ono. Des objets cocons, où la matière prime et célèbre une sobriété luxueuse. Une signature qu’il tire peut-être de ces bâtiments Bauhaus aux lignes arrondies, si présents à Tel-Aviv.