CHRISTOFLE, DU VIF ARGENT
FONDÉ EN 1830 PAR CHARLES CHRISTOFLE, LE PLUS CÉLÈBRE DES ORFÈVRES FRANÇAIS A TRAVERSÉ AVEC ÉCLAT DEUX SIÈCLES DE CRÉATION AU SERVICE DU PRESTIGE ARGENTÉ SUR TRANCHE.
Une affaire de famille(s)
Issu d’une famille de petits industriels parisiens, Charles Christofle (1805-1863) entre en joaillerie grâce au mari d’une de ses soeurs, orfèvre parisien du nom de Calmette, établi rue Montmartre. Son autre soeur ayant épousé Joseph Bouilhet, issu d’une riche famille, c’est avec lui qu’il hissera son affaire, fort prospère, à un niveau industriel innovant grâce à l’achat des brevets de dorure et d’argenture par électrolyse. Coup de génie et coup de maître : la bourgeoisie ambitionne de briller à moindres frais, les arts de la table sont en plein essor. Secondé par Henri Bouilhet, son neveu, ingénieur chimiste de l’École centrale, qui introduit la galvanoplastie massive dans le processus de production, Charles Christofle disparaît en 1863, laissant une affaire florissante à son fils Paul et à son neveu Henri, qui sera l’un des cofondateurs du Musées des Arts décoratifs. Tout au long du xxe siècle, les Bouilhet restent aux commandes de la maison. L’un d’eux, André, inventera le concept de la liste de mariage. Tony sera l’artificier de la modernité. Son épouse milanaise, Carla Borletti, dont la famille possède, entre autres, les grands magasins La Rinascente, met sur pied le réseau mondial des magasins Christofle. Leur fils, Albert Bouilhet, disparu en 2016, sera le PDG de Christofle de 1969 à 1993. Et le dernier des Bouilhet à bord. Lui succède jusqu’en 2004 son cousin germain, Maurizio Borletti. Entreprise du Patrimoine Vivant, Christofle appartient aujourd’hui au groupe Chalhoub, basé à Dubaï, et est dirigé depuis 2018 par Nathalie Remy.
Arborescence La collection “Arborescence” porte la signature du designer Ora-ïto, déjà auteur pour la maison en 2008 du couvert “Recto Verso” et de la ligne de bijoux “Abstract’Ito”, devenus des collectors. Présentée en janvier 2010, cette collection de bougeoirs, candélabres, plateaux et accessoires pour amateurs de cigares, s’élargira à des tables basses, guéridons…, toujours selon le procédé d’un montage des pièces en gants blancs.