APPELS D’AIR
Il y a un an, la France se déconfinait pour la première fois. Un an pendant lequel nos envies d’espace, de verdure et de sens ont redéfini nos cadres de vie. Déménagement, télétravail au vert, ruée sur les jardineries, les Français ont tout fait pour changer d’horizon et s’offrir de nouvelles perspectives.
Pendant le premier confinement, Ariane a “vécu sa meilleure vie”. “Je ne m’en suis pas vantée auprès de mes amis parisiens enfermés à quatre dans 65 m2, mais nous avons passé trois mois idylliques dans notre maison de campagne, dans l’Yonne, au point de se dire que c’était cette vie-là que l’on voulait toute l’année, en pleine nature, sans stress, avec tous les services à proximité et un bon réseau Wifi.” Si la famille n’a pas encore sauté le pas, elle envisage de le concrétiser. Pour Vincent, 40 ans, un architecte reconnu, depuis longtemps sensible aux enjeux environnementaux, le confinement a eu des effets encore plus radicaux. “L’été dernier, j’ai quitté l’agence que j’avais cofondée et trouvé une formation pour devenir paysan-boulanger. D’ici à quelques mois, j’espère avoir trouvé une exploitation pour lancer mon activité en maîtrisant toute la chaîne de production, du grain au pain. Je ne veux plus subir mais agir.” Si tout le monde n’a fait pas un choix aussi militant que Vincent, ils sont des milliers d’urbains comme lui à avoir changé de vie après la pandémie. Cette envie d’ailleurs qui n’était qu’un fantasme pour beaucoup est devenue leur réalité. “C'est le principal enseignement de nos récentes études, acquiesce Séverine Amate, la porte-parole du groupe Se Loger. Les gens ont eu le temps de réfléchir à ce qui comptait pour eux. Avant, les freins principaux étaient le travail et le budget, sauf que le télétravail a ouvert de nouvelles perspectives et que le marché immobilier les a convaincus qu’en s’éloignant, ne serait-ce qu’un peu, ils pouvaient gagner cette pièce en plus ou cet extérieur devenu indispensable après des semaines passées entre quatre murs.”