On trouve tout à la Samaritaine
Fermée depuis 2005, la “Samar” rouvre enfin ses portes
sur un décor historique sublimé. On y trouve toujours tout. En mieux. Une vague de verre qui ondule le long de la rue de Rivoli et reflète son environnement : force est de constater que les architectes de l’agence Sanaa ont eu autant d’audace que les premiers concepteurs de la Samaritaine. “La modernité à toute époque”, pourrait clamer cette icône parisienne qui est à la fois un monument Art nouveau, signé Frantz Jourdain en 1910, et un édifice Art déco, complété en 1928 par Henri Sauvage. Il aura fallu gratter onze couches de couleurs différentes pour trouver le fameux “bleu Samaritaine” d’hier et d’aujourd’hui. Un “bleuhorizon” qu’on retrouve sur toute la ferronnerie et l’escalier central du bâtiment. Lui aussi a été rénové à l’aide de 16 000 feuilles d’or pour réenchanter les décorations qui l’ornent. La verrière de 1907 retrouve la forme et les couleurs voulues par le décorateur Francis Jourdain. Pour éviter tout “brise-soleil” peu esthétique, les architectes ont choisi du verre électrochrome qui se teinte en fonction de la luminosité. Alors que l’ouverture côté Seine est dédiée à l’hôtel cinq étoiles Cheval Blanc, la façade rue de Rivoli accueille les curieux dans un intérieur “industriel et brut” pensé par l’agence parisienne Ciguë. Les Canadiens de Yabu Pushelberg ont, eux, aménagé le bâtiment Pont-Neuf pour une déambulation sur terrazzo entre les structures de style Eiffel. Bref, ça valait le coup d’attendre seize ans.