Le coureur de fond
OLIVIER IBAÑEZ
Quelle institution peut s’offrir le luxe de poncer à la lime les pieds d’une table d’Inga Sempé pendant un an pour qu’elle soit parfaite avant d’intégrer les collections ? “Il n’y a aucun équivalent au Mobilier national dans le monde, s’enthousiasme Olivier Ibañez. C’est un lieu où bat le coeur de la création française depuis plus de quatre cents ans.” En charge des partenariats et du mécénat, lui se voit comme un passeur. “Sur nos huit ateliers de création, sept sont classés au patrimoine mondial de l’Unesco, mais si l’on y restaure des merveilles, on y crée également des pièces contemporaines époustouflantes.” Dans le sillage d’Hervé Lemoine, son directeur qui affiche sa volonté d’ouvrir le lieu au public, Olivier Ibañez est sur tous les fronts. Design Week de Milan, Fiac, Design Parade, chaîne YouTube pour assister en direct à une tombée de métier, organisation d’un concours ouvert aux étudiants du Campus des métiers d’art et du design pour dessiner la table du Conseil des ministres, partenariat avec Ligne Roset pour coéditer une collection signée Philippe Nigro, cet ancien pentathlète de haut niveau multiplie les initiatives pour “servir l’excellence française”. “Sur les 130 000 pièces de notre catalogue, plus de 80000 ont déjà été numérisées et sont accessibles en ligne sur MN/Lab.” Le slogan du Mobilier national “moderne depuis des lustres” n’a jamais été aussi actuel.