Science et vie
CIGUË
Ne pas faire deux fois la même chose. Ne pas s’essouffler. Ne jamais se satisfaire. “Être en mouvement”, répète à l’envi Alphonse Sarthout, qui retrace l’épopée Ciguë (du nom d’une plante sauvage parfois poison, parfois médicament) depuis sa création en 2003, alors que ses fondateurs sont à l’école d’architecture Paris-La Villette. Avant de signer l’intérieur d’une partie de La Samaritaine, il y eut le recyclage de palettes, préfrénésie de l’upcycling, leurs meubles en auto-édition chez Merci, l’envie de faire, ne pas dissocier le crayon de la réalisation – tout de suite, d’ailleurs, l’agence a intégré une menuiserie. Puis ils signent les premières boutiques Aesop, celles d’Isabel Marant ou la brasserie d’Alain Ducasse, dans laquelle on retrouve une lampe éditée par Viabizzuno pour le grand public à la rentrée. En dix ans, Alphonse Sarthout, Guillem Renard, Julien Franc Wahlgreen et Camille Bénard (de gauche à droite et
de haut en bas sur la photo) se sont aperçus qu’à vouloir tout faire, on s’isole : “Aujourd’hui, c’est l’inverse, on est obsédés par la rencontre avec l’artisan.” Leur atelier est devenu un laboratoire de recherche pour “développer des choses qu’on ne connaît pas”. Leur matériauthèque regorge de tests de cellulose et de plâtre aggloméré. Construire, valoriser, diffuser, prototyper, réemployer, transformer, trier sont les sept pôles de cette agence. Un programme qui sonne comme un engagement.