FANS DES ANNÉES 80!

DÉCENNIE FRIC ET FRIME, JOYEUSE, FOUGUEUSE, Ô COMBIEN DÉDAIGNÉE, LES 80’S REVIENNENT SUR LE DEVANT DE LA SCÈNE EN GRANDE POMPE GRÂCE À UNE EXPOSITION AU MUSÉE DES ARTS DÉCO*. RÉCIT D’UNE ÉPOQUE QUI INSPIRE AUTANT QU’ELLE FAIT VENDRE.

Coluche, le TGV, les radios libres, le bandana et le Rubik’s Cube, Gainsbourg, Séguéla et Tapie, ou encore l’abolition de la peine de mort, le sida, le Minitel et le Palace : les années 80, c’était tout à la fois la liberté et l’insouciance, l’excès parfois teinté de vulgarité, de cynisme et de fric, mais c’était surtout la décennie de tous les possibles, hérités de l’hédonisme des soixante-huitards et pas encore dévoyés par l’égoïsme fataliste des années d’après. Et cette décennie revient. Sur la plateforme de musique en ligne Deezer, la playlist “InVersions 80s” invite des artistes à réinterpréter les tubes des années 80 : le groupe La Femme chante “Like A Prayer” de Madonna quand Feu! Chatterton reprend “Joe le taxi”. “Cette musique des eighties connaît une résurgence grâce à une nouvelle génération de

Le groupe

italien Memphis ‒ dans le “Tawaraya Ring” de Masanori Umeda ‒ donne le départ d’une

décennie fantasque et audacieuse. fans”, assure Frédéric Antelme, directeur du contenu France de Deezer. La période a pourtant été décriée, notamment en matière de design, partagée entre un néobaroque fantasque et la raideur des pièces industrielles : “Ces années ont été mal perçues”, confirme Karine Lacquemant, attachée de conservation au musée des Arts décoratifs (MAD). “Taxée de trop high-tech ou anguleuse, son esthétique est particulière, mais on la redécouvre.” Grâce au travail des conservateurs de musées, à travers une multitude d’expositions : à Milan, avec le groupe Memphis à la Triennale ou la rétrospective Aldo Rossi au Museo del Novecento, aux Abattoirs de Toulouse avec l’exposition sur Niki de Saint Phalle ou au Madd de Bordeaux avec celle consacrée au galeriste Nestor Perkal. La période est scrutée et louée pour sa liberté!