Maxi-malle !
La dernière performance de la photographe et artiste transformiste ? Réinterpréter un bagage culte Louis Vuitton, comme cinq autres créateurs (Frank Gehry, Karl Lagerfeld…*). Radiographie d’une édition limitée à tiroirs très secrets.
Au rayon de la bagagerie excentrique, on hésitait jusqu’à présent entre la « boîte-en-valise » de Marcel Duchamp et le « jetpack » de James Bond. Il faudra désormais compter avec la « malle de transformation » de Cindy Sherman, objet furieusement surréaliste dont les entrailles portent haut les couleurs vertes et jaunes du perroquet favori de l’artiste. L’engin se présente comme une version XXL du sac à malices de Mary Poppins, avec une flopée de tiroirs destinés à abriter les accessoires indispensables de la métamorphose – « faux nez », « faux ongles », « faux cils »… De quoi se transformer en Lady Gaga, en Björk ou en Cindy Sherman ellemême, elle dont les autoportraits clownesques figurent parmi les icônes du xxe siècle. A droite donc,
Par Natacha Wolinski les compartiments à « faux nichons » ; à gauche, une précieuse valise à miroir incorporé, des tiroirs coulissants pour nuisettes de soap opera et, last but not least, une sacoche de photographe pour oeuvrer dans la rue sans excédent de bagages. A mi-chemin du coffre de voyage et du studio ambulant (« Cette malle, c’est moi », dit l’artiste), l’épatante « cantine » de Cindy Sherman affiche en prime les stickers des palaces à l’ancienne. Avec un paquetage pareil, on veut bien nous aussi se faire la malle, habilement grimées en globe-trotteuses. « The Studio in a Trunk and Camera Messenger », éditée en 25 exemplaires.