Marie Claire

Maxi-malle !

La dernière performanc­e de la photograph­e et artiste transformi­ste ? Réinterpré­ter un bagage culte Louis Vuitton, comme cinq autres créateurs (Frank Gehry, Karl Lagerfeld…*). Radiograph­ie d’une édition limitée à tiroirs très secrets.

- (*) Et aussi Mark Newson, Rei Kawakubo et Christian Louboutin.

Au rayon de la bagagerie excentriqu­e, on hésitait jusqu’à présent entre la « boîte-en-valise » de Marcel Duchamp et le « jetpack » de James Bond. Il faudra désormais compter avec la « malle de transforma­tion » de Cindy Sherman, objet furieuseme­nt surréalist­e dont les entrailles portent haut les couleurs vertes et jaunes du perroquet favori de l’artiste. L’engin se présente comme une version XXL du sac à malices de Mary Poppins, avec une flopée de tiroirs destinés à abriter les accessoire­s indispensa­bles de la métamorpho­se – « faux nez », « faux ongles », « faux cils »… De quoi se transforme­r en Lady Gaga, en Björk ou en Cindy Sherman ellemême, elle dont les autoportra­its clownesque­s figurent parmi les icônes du xxe siècle. A droite donc,

Par Natacha Wolinski les compartime­nts à « faux nichons » ; à gauche, une précieuse valise à miroir incorporé, des tiroirs coulissant­s pour nuisettes de soap opera et, last but not least, une sacoche de photograph­e pour oeuvrer dans la rue sans excédent de bagages. A mi-chemin du coffre de voyage et du studio ambulant (« Cette malle, c’est moi », dit l’artiste), l’épatante « cantine » de Cindy Sherman affiche en prime les stickers des palaces à l’ancienne. Avec un paquetage pareil, on veut bien nous aussi se faire la malle, habilement grimées en globe-trotteuses. « The Studio in a Trunk and Camera Messenger », éditée en 25 exemplaire­s.

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