Marie Claire

POSTER Paul Hamy

L’acteur et mannequin Paul Hamy, révélé dans « Suzanne », est la nouvelle attraction justifiée du cinéma d’auteur. Il est sidérant en néonazi dans « Un Français »*.

- PAR ROMAIN BLONDEAU

(*) De Diastème, avec aussi Alban Lenoir. Sortie le 10 juin.

RACINES Cinéphiles Né, en 1982, d’un père américain et d’une mère française monteuse de profession, Paul Hamy est très tôt plongé dans le bain du cinéma d’auteur. « J’avais 7 ans quand ma mère m’a montré des films de Kurosawa, Hitchcock et Billy Wilder », se souvient-il. Plus tard, il abandonne vite ses études de cinéma à la fac « Je faisais trop de trucs à côté. Je préférais être dans l’action ! »

ÂME Voyageuse Détenteur de la double nationalit­é franco-américaine, il passe son temps entre Paris et New York, où il aimerait travailler. « Je déteste être sédentaris­é. Je voudrais tourner en Europe et dans le monde, ne pas rester cloisonner dans la langue et l’imaginaire français. »

CORPS Photogéniq­ue C’est par la mode que Paul est venu au cinéma. Repéré à 16 ans par le photograph­e Paolo Roversi, il défile pour Jean Paul Gaultier et Hedi Slimane, et enchaîne les contrats publicitai­res alors qu’il n’est encore qu’au lycée. « Faire des publicités m’a appris à exister face à une caméra. Ça a été ma formation d’acteur. »

ESPRIT Faux dur Un peu canaille dans « Elle s’en va », gangster dans « Suzanne » et néonazi dégénéré dans l’excellent « Un Français », Paul Hamy semble abonné aux rôles de marginal et peu fréquentab­le. « On m’imagine comme une brute alors que je suis l’inverse de mes personnage­s : un type assez doux, sociable. »

OREILLES Musicales Avec ses potes d’enfance, il a fondé le collectif Pain o Chokolat, couveuse de talents qui organise certaines des soirées les plus cotées de Paris. Il vient aussi de lancer son label, Pool Records, sur lequel il a signé le musicien soul Oko Ebombo.

CARACTÈRE Affirmé Cinéphile pointu (son réalisateu­r de chevet est le Hongrois Béla Tarr), Paul Hamy impression­ne par la cohérence et la justesse de ses choix. « Ce qui me stimule, c’est de travailler avec des auteurs qui ont un vrai point de vue. Mon pire cauchemar, ce serait d’accepter un rôle pour le fric. J’aurais l’impression de devenir un pantin. »

COEUR Au travail Ses rôles et la célèbre publicité pour Lacoste, dans laquelle il s’élance torse nu du haut d’un building, l’ont imposé en sexe-symbole de sa génération. Mais lui refuse le statut de tombeur : « Je n’ai plus le temps de penser aux filles aujourd’hui, dit-il, sourire en coin. J’ai trop de travail. » On n’est pas obligé de le croire.

MAINS Créatives Paul est aussi sculpteur et peintre. Depuis dix ans, il crée des oeuvres d’art brut sur du métal, dans son atelier, mais n’a encore jamais exposé en galerie. « Ça viendra. Le sculpteur, c’est un monstre qui sommeille en moi. »

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