Marie Claire

Découvrir sa voie

L’associatio­n Rêv’Elles aide les jeunes filles des milieux populaires à prendre de l’assurance pour choisir et croire en un métier qui leur ressemble. Et devenir à leur tour des exemples.

- réagissez sur twitter @marieclair­e_fr Par Corine Goldberger

Malika, 19 ans, de Vigneux-sur-Seine, près de Paris,

a accepté de redoubler sa terminale après avoir failli décrocher. Le déclic ? Une semaine passée à l’associatio­n Rêv’Elles. Elle y était arrivée par hasard. « J’avais raté mon bac à quelques points près. Déprimée, je ne voulais pas le repasser, tout en me disant que sans ce diplôme je serai caissière à vie. Ma mère a découvert Rêv’Elles sur Facebook et m’a envoyé le lien : “Toi qui es complèteme­nt démotivée, tu devrais essayer.” » Depuis 2013, Rêv’Elles propose aux lycéennes issues des milieux populaires des programmes de cinq jours leur permettant de développer leur potentiel. Un défi expliqué par Athina Marmorat lors de la présentati­on de la Flamme Marie Claire 2016. « J’ai décidé de créer Rêv’Elles en partant d’un rêve : croire que chaque jeune fille, quel que soit son milieu social, a le droit de trouver sa vocation. Aujourd’hui je suis accompagné­e par des profession­nelles, des role models – comme la journalist­e Samira Ibrahim –, des femmes grâce à qui, aujourd’hui, 160 jeunes filles peuvent croire en leur capacité de réussir. » Coach à Rêv’Elles, et venue du Théâtre du RondPoint, Charlotte Jeanmonod a l’habitude de travailler avec le jeune public des quartiers fragiles. « Nos ate- liers permettent à ces jeunes filles d’en apprendre un peu plus sur elles-mêmes, leurs qualités, leurs valeurs… Ensuite, on les envoie enquêter, on les encourage à rencontrer des profession­nels du secteur qui les intéresse. » Les filles apprécient de cohabiter pendant quelques jours dans cet espace protégé où elles peuvent imaginer échapper aux destins préfabriqu­és pour elles. « On participe à les débarrasse­r un peu des préjugés sur les femmes qu’elles peuvent elles-mêmes véhiculer, poursuit Charlotte Jeanmonod. Ça permet aussi de travailler les notions de respect, de tolérance. » Elles découvrent aussi que les parcours ne sont pas linéaires, que « l’échec permet aussi d’améliorer son projet » . Malika est revenue de Rêv’Elles métamorpho­sée et inspirée. « Ces cinq jours ont changé ma vie. J’ai mûri, pris confiance en moi, et j’ai un objectif. J’ai compris que je peux trouver un métier qui me ressemble : éducatrice spécialisé­e. C’est un métier qui colle bien à ma personnali­té et à mes envies. Je suis sociable, j’aime aider les autres pour offrir l’aide que je n’ai pas forcément eue. » — c.g.

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