Régis Jauffret, écrivain
Agression C’était il y a quatre ans, il était 2 heures du matin, j’étais en train de lire, fenêtre ouverte. Tout à coup, il me semble entendre une plainte, mais c’est presque inaudible. Je regarde dehors. Je vois un homme qui paraît embrasser tranquillement une femme. J’entends distinctement, cette fois : « Au
secours, il me viole. » La femme parle à voix très basse, et je crois que c’est par terreur qu’ensuite elle se tait. Lâcheté
Je me mets à hurler sans fin le premier mot qui me vient à l’esprit : « Police, po
lice, police… » En définitive, la terreur change de camp, c’est l’homme qui abandonne sa proie. La femme agressée pleure. Plusieurs voix lui demandent si elle a besoin d’aide. Elle dit non. Elle remonte à grand pas la rue. La cam
pagne C’est normal pour un artiste de s’exprimer à ce sujet. Dommage, quand même, que ce débat n’ait pas été ouvert en France à l’occasion de cette affaire de drague ancillaire lourde dans l’hôtellerie new-yorkaise.