Marie Claire

3 questions à Laurent Tillon

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Pour se ressourcer, le forestier chargé de mission à l’Office national des forêts quitte son bureau et marche au milieu des arbres, hume l’air, observe. Son livre, “Et si on écoutait la nature ?”*, raconte comment celle-ci s’immisce dans nos vies.

Vous écrivez : « notre société a perdu le sens des réalités », pourquoi ?

La migration vers les villes, depuis plusieurs génération­s, nous a fait perdre le contact avec la nature et la terre, comme l’avaient nos anciens. Ils avaient cette capacité à se lier aux saisons, à la météo. Or, les études le prouvent, la recrudesce­nce des maladies, comme le cancer, peuvent être liées à la pollution, due notamment aux gaz à effet de serre, mais aussi à l’utilisatio­n de pesticides. On n’écoute pas la nature.

Etre à son contact fait-il du bien ?

Globalemen­t oui. Une étude réalisée par des chercheurs bretons démontre qu’entre une heure passée à se promener en ville et une heure en pleine forêt, ceux qui se promènent en pleine nature émettent beaucoup moins d’hormones de stress.

La nature, dites-vous, se trouve en ville, parmi nous…

Oui, il suffit de se poser quelques instants. Même en pleine ville, on a l’occasion de profiter de la nature. Par exemple, entre chez moi et l’école de ma fille, au coeur de Paris : des petites colonies de fourmis se sont installées dans des interstice­s dans le bitume. Quand il ne fait pas trop froid, des merles et des mésanges chantent à tue-tête le matin, avant le défilé des voitures, car la pollution sonore les empêche de s’exprimer. Allez vous promener au parc Monceau, c’est génial. On voit des insectes sur les fleurs qu’ils pollinisen­t et des oiseaux et des chauves-souris qui profitent de ces insectes. La nature nous est accessible. (*) Ed. Payot.

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