Marie Claire

La photo d’enfance Julie Gayet

Chaque mois, une personnali­té nous confie une image et un souvenir d’elle enfant et la raconte avec ses mots. Ce mois-ci, la comédienne et productric­e Julie Gayet.

- Par Marina Rozenman

“Ici, je pose pour mes parents que j’adore. Mon père est derrière l’appareil. Ma mère est à côté. Elle aime Marilyn Monroe et me souffle de faire ma pin-up : ‘Poupoupido­u !’”

« J’ai 7 ou 8 ans. Je blondis au soleil. J’ai des tresses en l’air, et une frange que je conservera­i jusqu’à mes 18 ans. Mes vêtements ? C’est mon côté garçon manqué. J’emprunte pulls et jeans de mon grand frère. Pour les chaussures, j’ai toujours aimé les vrais souliers de femme. Ces sandales, je m’en souviens très bien. Je les ai choisies moi-même et portées jusqu’à l’usure. Ce qui est troublant avec cette photo, c’est que j’y fais le pitre, alors qu’à l’époque je suis plutôt une petite fi lle très sage, très réservée. Mais, bon, je pose pour mes parents que j’adore. Mon père, qui est chirurgien et fou de technique, est derrière l’appareil. Maman est juste à côté. Elle aime beaucoup Marilyn Monroe et me souffle de faire ma pin-up : “Poupoupido­u !” Nous sommes à Saint-Paulde-Vence, chez mon oncle Joël. Joël Gayet. Un publiciste qui a appris à jouer de la guitare tout seul et qui, plusieurs années de suite, pendant les grandes vacances, a organisé des fêtes très joyeuses, pour sa famille et sa bande d’amis. Des copains qu’il a sans doute connus en 1968 et qui se retrouvent dans sa maison provençale pour s’aff ronter par équipe, lors d’“olympiades”, véritables jeux olympiques de l’humour. Ils sont médecins, chercheurs, orthophoni­ste ou directeur de RolandGarr­os. Aucun d’entre d’eux n’est artiste. Mais ils se sont appelés à l’avance pour préparer leurs sketchs et choisir leurs déguisemen­ts. C’est à hurler de rire. Avec, quand même, un côté intello : il y a des joutes oratoires, des discours, des prises de paroles “pour et contre”… Nous, les enfants, sommes tenus à l’écart – comme c’était souvent le cas à l’époque. Et je suis à mille lieues d’imaginer que je vais devenir comédienne et productric­e de cinéma. Mais, secrètemen­t, même si je ne me l’autorise pas encore, je sens déjà que j’ai envie de m’ouvrir. Je me demande d’ailleurs aujourd’hui si ce n’est pas ma fascinatio­n pour ces spectacles de “grands” qui m’aidera à franchir le cap. Car c’est à cette rentrée-là que j’oserai enfi n m’inscrire à un cours de chant. »

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Julie Gayet, à la n des années 70, en vacances chez son oncle Joël, à Saint-Paul-de-Vence.

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